| | Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) | |
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+3Octavia Carouzell StargazingWaterDragon Lalouve 7 participants | |
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ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Mer 30 Sep 2020 - 23:07 | |
| Bonjour à tous, Durant cet été, j’ai réfléchi à l’idée d’écrire une photostory. C’est une envie que j’avais depuis un certain temps, parce que j’ai toujours aimé écrire et aussi, parce que j’ai découvert récemment le plaisir de bricoler des photos-montages avec une appli de style Photoshop (The Gimp, en l’occurrence). Enfin, cela me permet d’y associer ma passion de toujours : les poupées, puisque ce sont elles qui sont les héroïnes de mon histoire. Le scénario m’a été inspiré par cette année stressante que nous avons vécu à cause de la pandémie. C’est à peine de l’anticipation, puisque l’histoire se déroule en 2058. Mon récit s’adresse à un public adulte, même si je ne crois pas qu’il y aura des choses très choquantes ! Les rôles principaux sont tenus par des BJD (1/4 pour la plupart) mais comme, je n’en possède qu’une dizaine et en majorité des filles, j’ai utilisé d’autres types de poupées suivant les besoins (fashion dolls surtout). Pour les illustrations, j’ai travaillé avec mes propres photos ainsi qu’avec des photos libres de droit. On trouve maintenant beaucoup de sites qui proposent des banques d’images gratuites et libres de droit, ce qui m’arrange beaucoup ! J’ai choisi de ne pas faire de photos style BD avec des bulles : je préfère qu’elles illustrent simplement mon récit. Pour ce premier chapitre, je vous donne le casting : - le témoin de la dernière bataille : 16" Tonner Aragorn - Charlie : Minifée Mika Fairyland - Lolita : Lillycat Cerisedolls Lilas - Charlie enfant : Mein Liebling Kammer & Reinhart (repro de poupée ancienne) - Russell : 16" Tonner Russell Williams Le principal problème quand on utilise des poupées de types différents, c'est qu'elles ont des proportions différentes, même lorsqu'elles sont de même taille. Heureusement que la fonction redimensionnement existe ! PREAMBULE Tout a commencé en 2020, l’année de la première pandémie : personne n’imaginait alors que la COVID n’en était qu’à son galop d’essai. La découverte d’un premier vaccin redonna l’espoir aux populations surprises par l’attaque de ce virus agressif. Mais bientôt, c’est la désillusion : le coronavirus mute à toute vitesse et rend inopérant les vaccins successifs. Les pandémies s’enchaînent, affaiblissant l’économie mondiale et rendant plus pauvres les états déjà en difficulté. Les mouvements migratoires s’intensifient vers les pays occidentaux, ce qui exacerbent les tensions déjà existantes entre les différentes communautés et religions. Les pays s’accusent mutuellement de mal gérer la crise, ce qui finit par provoquer un conflit généralisé que l’ONU ne parvient pas à empêcher malgré tous ses efforts. Après bien des tergiversations, l’Europe se rallie aux USA contre la Russie et la Chine. Peu après le début de la guerre, un troisième bloc se forme sous la bannière de l’Islam avec l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Indonésie. L’humanité vit ses plus sombres heures. Les populations meurent en masse à cause des destructions massives causés par les combats tout en continuant à être infectées par le coronavirus qu’on ne parvient pas à juguler. Les problèmes de pollution et de réchauffement climatique, laissés en suspens à cause des conflits, prennent de l’ampleur : les catastrophes naturelles se multiplient et mettent à mal l’agriculture, ce qui provoque des famines un peu partout sur la surface du globe. Après avoir causé des dégâts considérables, la guerre finit par s’épuiser d’elle-même, faute de matériel, faute de ressources, et finalement faute de combattants. Les derniers soldats savent à peine pour quelle cause ils se battent, ni pour quel gouvernement, la plupart étant en débâcle. Dès la fin de la guerre, c’est le grand exode : les populations essaient de quitter les centres urbains devenus invivables. Ceux qui en ont les moyens peuvent se réfugier dans des bunkers de luxe, à l’abri des maladies et de la violence. D’autres rejoignent les zones forestières à la recherche d’un abri illusoire, au sein de cette Nature qu’ils ont pourtant trahie depuis de longues décennies. Enfin, quelques laissés pour compte sont restés parmi les ruines des cités, espérant pouvoir survivre encore un peu. Dans sa dernière émission, un éminent journaliste a parlé de crépuscule de l’humanité, juste avant que tout ne retombe dans le silence… Photo 01 : La dernière bataille CHAPITRE 1 LA VILLE SANS NOM Je m’appelle Charlie et j’habite la ville. Autrefois, elle a eu un nom, mais plus personne ne s’en souvient. Elle a connu des jours meilleurs : la plupart de ses bâtiments sont partiellement détruits quand ils ne tombent pas tout simplement en ruine. Au premier abord, on a l’impression qu’elle est inhabitée parce que ses occupants se font discrets et essaient de passer inaperçus. La plupart du temps, ils vivent solitaires ou au sein d’une famille réduite. Moi, je fais partie de ceux qu’on appelle les Squatteurs. Comme vous pouvez l’imaginer, nous campons dans les maisons qui tiennent encore un peu debout. Nous changeons souvent d’endroit parce qu’il est dangereux de rester trop longtemps sur place. Lolita dit que nous sommes les nouveaux nomades. Lolita, c’est ma sœur, enfin, ce n’est pas ma vraie sœur, mais je vous expliquerai après. Nous avons peu de relations avec les autres Squatteurs à cause des risques de contamination par la COVID ou d’autres maladies infectieuses : le choix est large ! Quelquefois, nous nous saluons et nous nous parlons de loin, mais chacun reste de son côté. Photos 02 et 03 : « Quand je déambule dans la ville sans nom, je rencontre rarement d’autres personnes. » Le danger vient aussi de ceux qu’on appelle les Punisseurs. Ils pensent que tout ce qui est arrivé est de la faute des hommes (ce qui n’est pas faux !) et que nous devrions disparaître de la surface de la Terre pour qu’une nouvelle race, bien sûr meilleure que nous, puisse nous remplacer ! Ils passent leur temps à démolir tout souvenir de la civilisation des hommes, même ce que nous avons fait de mieux : les livres, les œuvres d’art. Ils ont réussi à récupérer les quelques engins à moteur encore en état de marche et les entretiennent soigneusement. Ils ont bien sûr réquisitionné les anciennes stations-services qui ont encore un peu de carburant dans leur réserve. Ce sont les seuls à pouvoir s’éloigner de la ville et ils font quelquefois des expéditions assez lointaines pour ramener des vivres, du carburant ou d’autres marchandises moins essentielles pour la survie comme des armes ou des boissons alcoolisées. Contrairement aux squatteurs, les Punisseurs n’ont pas peur des maladies et vivent en groupe sans même porter de masques. Dès la fin du jour ils se retrouvent pour des fêtes bruyantes, illuminées par des autodafés géants et copieusement arrosées d’alcool. Quelquefois, elles se terminent par des courses suicidaires de motos ou de voitures dont les vrombissements résonnent dans toute la ville. Les Punisseurs détestent les Squatteurs et nous surnomment les rats des villes. Nous évitons de les croiser parce qu’ils n’hésitent pas à nous molester juste par jeu. Pour peu qu’ils soient sous l’emprise de l’alcool ou d’autres substances, ces rencontres se terminent souvent très mal pour nous. Dès que je vois un punisseur, je me cache vite fait. Photo 04 : « L’autre jour, j’ai failli me faire surprendre par Russell, le chef des Punisseurs. Il ne se déplace jamais sans une grande épée qu’il a récupérée on ne sait où. Son surnom, c’est Othello, peut-être à cause de son irascibilité. » Je vis avec Lolita qui m’a recueillie quand j’avais cinq ans. A l’époque, je n’avais plus que ma mère : je ne me souviens d’aucune figure masculine à nos côtés. Un après-midi, elle était partie chercher de la nourriture, me promettant de rentrer vite. Mais les heures ont passé et le soir venu, elle n’était toujours pas là. Je l’ai attendue et encore attendue, puis je me suis endormie d’épuisement. Au petit matin, j’étais toujours désespérément seule, alors j’ai décidé de partir à sa recherche. J’ai marché dans une direction au hasard et très vite, je me suis perdue dans le dédale des bâtiments en ruine. J’avais faim et je suis rentrée dans un ancien supermarché à la devanture défoncée. J’ai erré dans les rayons pratiquement vides. Quelques paquets de farine éventrés jonchaient le sol et des légumes desséchés depuis des années finissaient de tomber en poussière sur un étal. J'ai fini par repérer un paquet de biscuits à moitié caché sous une étagère. Malgré l’aspect peu engageant des biscuits, je me suis décidée à les manger. Ils avaient un goût de poussière mais au moins calaient mon estomac affamé. Soudain, j’ai entendu un bruit ! Absorbée par mon repas improvisé, je n’avais pas remarqué que quelqu’un était entré dans le magasin. Une jeune fille brune m’observait. - Salut ! Tu es toute seule ? J’ai baissé la tête sans répondre. - Je m’appelle Lolita et toi ? Encouragée par son air gentil, j’ai balbutié : - Charlie … J’ai perdu ma maman ! Elle me tendit la main : - Viens, je vais t’aider à la retrouver. Photo 05 : La rencontre de Charlie enfant et Lolita Malgré tous nos efforts, nous n’avons jamais retrouvé ma mère. Nous avons sillonné le quartier tout l’après-midi, puis essayé de retrouver l’endroit où je squattais avec ma mère mais j’étais trop petite pour arriver à m’en souvenir. Plus tard, Lolita a émis l’hypothèse que ma mère avait peut-être fait une mauvaise rencontre, du genre Punisseur ! C’est ainsi que j’ai été adoptée par Lolita qui a joué pour moi le rôle de grande sœur voir même de maman. Mais il ne me viendrait pas à l’idée de l’appeler maman : elle est trop jeune, elle a à peine dix ans de plus que moi ! Elle m’a tout appris : à lire, à écrire et surtout à survivre dans le monde inhospitalier qui est le nôtre. Lolita est la personne la plus importante au monde pour moi ! Photo 06 : Lolita et Charlie se font un « hug » dans leur squat. J'espère que vous avez aimé ce premier épisode. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques, mêmes négatives. Pour moi, c'est une première expérience, cela m'intéresse donc de connaître votre avis. Et c'est promis, si vous me dites qu'il vaut mieux arrêter, je vous écouterai ! A bientôt, peut-être, pour la suite.
Dernière édition par ThibaDutilleul le Mer 16 Juin 2021 - 17:57, édité 16 fois | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Dim 25 Oct 2020 - 17:19 | |
| Bonjour à tous, Cela fait presque un mois que j'ai mis en ligne le début de ma photostory. J'aurais voulu publier plus rapidement le deuxième épisode mais j'ai eu pas mal de choses à faire qui m'ont pris du temps : je me suis occupée d'une BJD nouvellement arrivée (face-up, couture des habits…) et j'ai aussi cousu de nouvelles tenues pour les BJD qui "jouent" dans mon histoire. Il leur fallait des vêtements un peu plus "casual" pour être crédibles (ou à peu près) dans une ambiance de fin du monde ! L'écriture du récit ne me pose pas trop de problèmes mais les photos me prennent pas mal de temps. Je parcours les banques d'images sur le net pour dégotter les photos qui peuvent illustrer mon histoire : elles serviront de fond ou de décor pour coller les photos de mes BJD. Je prends ensuite en photo mes poupées sur un fond vert en calculant quelle pose elles doivent prendre pour obtenir le résultat final du photo-montage. Je ne réussis pas toujours du premier coup ! Après toutes ces étapes laborieuses, je peux enfin vous livrer le deuxième chapitre de mon histoire. CHAPITRE 2 GUIDE DE SURVIE Imaginez un monde sans électricité, sans eau courante, sans moyens de transport, sans moyens de communication. Pas de médecins pour vous soigner, pas de policiers pour maintenir l’ordre, pas d’enseignants pour faire l’école. Un monde vide de tout ce qui faisait partie de la normalité quotidienne autrefois. Imaginez un monde hostile où vous êtes constamment menacés d’être contaminés par des virus agressifs, où vous devez résister à des vagues de chaleurs répétitives ou au contraire à des pluies torrentielles. Un monde où des tempêtes cycliques peuvent vous balayer comme un simple fétu de paille. Imaginez un monde où chaque matin en vous levant, vous ne savez pas si vous aurez assez de nourriture et d’eau pour la journée. Oui, je sais, cette situation était certainement déjà vécue par toute une portion de la population mondiale qui n’avait pas la chance de vivre dans un pays riche. Ce qui est nouveau, c’est que la précarité est devenue la règle pour tout le monde. Ce monde, c’est le mien, c’est la ville ! Photo 01 "Voilà une semaine qu'il pleut sans discontinuer !" J’avais cinq ans et Lolita quinze ans lorsqu’elle m’a recueillie. J’ai bientôt dix-huit ans, ça fait donc treize ans que nous vivons ensemble. Nous avons changé de squat très souvent, plus de dix fois, sans doute. Chaque matin, lorsque nous nous levons, nous préparons ce que Lolita appelle notre sac d’urgence. Il doit contenir des affaires de première nécessité : vêtements, affaires de toilette, un peu de nourriture, une gourde d’eau et quelques objets auxquels nous tenons particulièrement. En cas de danger, nous devons pouvoir filer rapidement. Photo 02 " Chaque matin, je prépare mon sac à dos, c'est devenu un automatisme." Nous habitons depuis presque un an le même squat, ce qui représente un record. C’est un bâtiment pas trop abîmé qui devait abriter les bureaux d’une entreprise ou d’une administration. Au rez-de-chaussée, il y avait une cantine, une salle de repos, et une infirmerie : c’est là que nous nous sommes installées car il restait quelques meubles intéressants pour notre confort. Nous avons découvert un véritable trésor en arrivant : tout un stock d’eau minérale et autres boissons conservé dans le garde-manger de la cantine. Car l’eau potable, c’est notre principal problème. Faute de mieux, nous buvons de l’eau de pluie qui est de l’avis de Lolita moins polluée que celle de la rivière qui traverse la ville. A côté de notre squat, se trouve une grande benne destinée à l’origine à recueillir des gravats. Nous l’avons vidée et nettoyée du mieux que nous avons pu et elle nous sert à récupérer l’eau de pluie. Photo 03 " Voici notre réserve d'eau de pluie." Le deuxième gros problème, c’est la nourriture. A la fin de la guerre, juste après le grand exode, les gens qui étaient restés en ville trouvaient encore des stocks de nourriture restés dans les magasins ou les supermarchés, voire même dans les maisons abandonnées. Avec le temps, cette manne s’est réduite, d’autant plus que les aliments avaient une date limite de consommation de plus en plus dépassée. Les produits secs comme la farine, le sucre ou les pâtes, même vieux, n’étaient pas trop dangereux à consommer. Par contre, beaucoup de gens sont morts pour avoir mangé des conserves avariées. Nous nous sommes alors tournés vers des moyens de survie plus traditionnels : la cueillette, la chasse et la pêche. Beaucoup de plantes sauvages que l’on considère comme des mauvaises herbes sont comestibles : les orties font d’excellentes soupes, les pissenlits se mangent en salade, et les glands, une fois débarrassés de leur tanin, permettent d’obtenir une purée nourrissante. La maman de Lolita était botaniste et elle lui a appris très tôt à reconnaître les plantes comestibles. Lolita à son tour m’a transmis son savoir. Photo 04 "Nous faisons souvent des promenades-cueillettes dans les anciens parcs et friches industrielles retournés à l'état sauvage." Nous avons assez vite renoncé à la pêche, la rivière étant trop polluée. Nous avons souvent vu des poissons morts flotter à la surface de l’eau, leurs ventres argentés tournés vers le ciel ! Quant à la chasse, eh bien, je me débrouille pas mal avec une fronde artisanale et quelques cailloux. Je chasse principalement des oiseaux, la plupart du temps des pigeons pas assez méfiants. Les chiens et les chats ont tous quitté la ville car ils ont vite compris que non seulement les humains ne les nourriraient plus, mais qu’en plus ils risquaient de finir dans leurs assiettes ! Lolita et moi, nous avons malgré tout quelques principes : nous ne mangeons pas de rats car ils sont trop dégoutants ! J’oubliais de mentionner les insectes qui sont une source de protéines non négligeables : les criquets ou les sauterelles grillés sont très bons. Photo 05 "Voici le résultat de ma chasse aujourd'hui : deux volatiles et quelques insectes." Dans trois jours, j’ai dix-huit ans. Comment je connais ma date de naissance, vous demandez-vous ? A cinq ans, quand Lolita m’a trouvée, je ne la connaissais pas, c’est sûr. Mais je portais au poignet un bracelet bricolé par ma mère : un simple ruban brodé de mon prénom Charlie et de ma date de naissance : 26 avril 2040. J’ai tellement porté ce bracelet qu’il a fini par tomber en poussière. Lolita m’a promis un gâteau pour ce jour spécial. Je ne sais pas comment elle va faire, mais je lui fais confiance, elle trouve toujours des solutions à tout ! J'espère que ce deuxième épisode vous aura intéressé. Il n'y a pas trop d'action pour l'instant, mais je tenais à décrire d'abord dans quel contexte se déroule l'histoire. Je vous promets qu'il y aura un peu plus de péripéties dans les prochains chapitres !
A bientôt !
Dernière édition par ThibaDutilleul le Sam 20 Fév 2021 - 21:18, édité 1 fois | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Lun 23 Nov 2020 - 13:58 | |
| Bonjour à tous, Je suis désolée de n'être pas plus rapide, mais il semblerait que je ne sois pas capable de livrer plus d'un chapitre par mois ! Je dois dire que j'ai passé pas mal de temps à coudre des tenues supplémentaires pour les protagonistes de l'histoire pour qu'ils n'apparaissent pas toujours avec les mêmes habits : on peut être coquet, même quand c'est la fin du monde ! Dans cet épisode apparaît un nouveau personnage, Pablo joué par ma BJD "Little Rebel Doll". Comme il est censé voyager beaucoup sur les routes, je lui ai fabriqué un sac à dos et un matelas de camping enroulé. Par la même occasion, j'ai fait pour Lolita un sac de style marin. J'essaierai prochainement de poster un sujet où je montrerai les vêtements et accessoires que j'ai fabriqués spécialement pour cette photostory. Concernant les photos, la principale difficulté que j'ai eu cette fois-ci, c'est de représenter Pablo étendu sans connaissance par terre. Je n'ai pas de tête " dormeuse" pour aucune de mes poupées, parce que ce type de tête ne m'intéresse pas spécialement. Donc, j'ai dû trafiquer un peu la photo pour que les yeux paraissent fermés. Après toutes ces précisions, je vous laisse découvrir le texte. CHAPITRE 3 UN INVITE SURPRISE
Ce matin, Lolita et moi, nous partons pour une expédition-shopping ! Je parle d'expédition parce que ce n'est pas toujours une partie de plaisir. Nous nous levons de très bonne heure pour éviter de rencontrer des Punisseurs. En effet, ils commencent seulement à s'activer dans l'après-midi pour ensuite se réunir entre eux et s'amuser jusque tard dans la nuit. De ce fait, nous avons en principe la paix pendant la première partie de la journée. Bien sûr, les magasins ont fermé depuis des lustres et ne sont pas près de réouvrir, mais on peut encore découvrir d'anciens stocks de marchandises dans leurs bâtiments en ruine. Comme je l'ai déjà expliqué, il n'y a pratiquement plus de denrées alimentaires exploitables à récupérer, mais on trouve encore des vêtements, quelques produits d'hygiène ou de soin (si on n'est pas trop regardant sur la date de péremption !), des petits objets utiles pour la vie de tous les jours vaisselle, articles ménagers … Nous visitons aussi les maisons abandonnées, car parfois on peut y faire des découvertes intéressantes. Je sais, en d'autres temps, on appellerait ça du pillage, mais il n'y a plus personne pour se plaindre de notre intrusion. Quand j'entre dans l'une de ces maisons, je me demande souvent à quoi ressemblait la vie de ses anciens occupants : j'essaie de les imaginer grâce à quelques vieilles photos éparpillées, je devine leur caractère au travers de leur goût en décoration (ou ce qu'il en reste !). En fermant les yeux je pourrais presque entendre leurs éclats de rire et des bribes de leurs conversations à jamais envolées. Lolita qui a le sens de l'efficacité me rappelle souvent à l'ordre : - Charlie ! Arrête de rêvasser ! Va voir dans la cuisine s'il y a quelque chose à récupérer ! Il y a quelques temps, nous avons fait une découverte plutôt macabre dans l'une des maisons visitées : un squelette humain était étendu dans la chambre à coucher. Lolita et moi, nous avons littéralement bondi de terreur, puis dans un deuxième temps, nous avons plaint cette personne morte sans doute dans l'isolement le plus total. La seule chose que nous avons pu faire pour elle, c'était de décrocher un rideau et de recouvrir ce qui restait de son corps. Photo 01 : Lolita et Charlie découvrent un squelette dans la chambre. Aujourd'hui, notre but est de trouver de quoi fêter dignement mon anniversaire le lendemain. Nous allons devoir pas mal marcher car le magasin que nous visons se trouve dans une ancienne zone industrielle assez éloignée. Avant l'effondrement de notre civilisation, certaines personnes avaient déjà des prémonitions pessimistes et imaginaient toutes sortes de situations de crise. Certaines d'entre elles ont commencé à stocker des réserves alimentaires d'urgence achetées à des commerçants spécialisés en aliments de survie. L'entrepôt que nous allons visiter proposait ce type de marchandises par correspondance. Nous l'avons découvert un jour par hasard et depuis, nous y retournons de temps en temps, du moins tant qu'il reste encore du stock. On peut y trouver des articles rares comme des œufs ou du beurre en poudre : c'est magique, il suffit d'ajouter de l'eau pour les reconstituer. Les conserves ont une plus longue durée de conservation que celles des supermarchés parce qu'elles sont chauffées à plus haute température. Bon, le goût n'est pas terrible, mais c'est nourrissant au moins ! Photo 02 : Charlie et Lolita dans l'entrepôt des aliments de survie. C'est notre jour de chance, nous trouvons des œufs, du lait et du beurre, tout cela sous forme de poudre. Nous poursuivons nos courses avec du poulet Tikka en boîte dont la date n'est même pas dépassée, des céréales pour le petit-déjeuner, des légumes et des soupes lyophilisés. Nous entassons le tout dans nos sacs à dos et prenons le chemin du retour. Nous nous dépêchons parce que vu la position du soleil, il ne doit pas être loin de midi et les Punisseurs vont commencer à se réveiller. Nous n'avons surtout pas envie d'en rencontrer un ! Nous étions presque arrivées chez nous lorsque nous remarquons un corps étendu sur le trottoir. Nous nous approchons avec prudence et constatons qu'il s'agit d'un jeune homme. Il a été apparemment blessé par un projectile qui a entaillé légèrement son front au-dessus de l'arcade sourcilière droite. Photo 03 : Charlie et Lolita voient un jeune homme étendu par terre, sans connaissance.- Tu crois que c'est un punisseur ? demandé-je à Lolita. - Non, il n'en a pas l'air. Attends ! Il reprend connaissance. Le garçon ouvre les yeux et nous regarde, l'air un peu effaré. - Ça va ? s'inquiète Lolita. - Je marchais tranquillement dans la rue quand quelqu'un m'a balancé une pierre sans raison ! Vous avez des drôles de façons de souhaiter la bienvenue dans votre ville ! - Oh ! Tu es donc un étranger. Tu as sûrement fait la connaissance d'un Punisseur. - Un quoi ? ! - Laisse tomber ! Ecoute, nous ne sommes pas tous des sauvages, et pour te le prouver, viens avec nous. Notre squat est tout près d'ici et j'ai de quoi soigner ta plaie. Je regarde Lolita avec étonnement, c'est bien la première fois qu'elle invite quelqu'un chez nous. Où est donc passée sa prudence habituelle ? - D'accord ! dit le garçon sans trop d'hésitation. Je m'appelle Pablo et vous ? - Moi, c'est Lolita et voici Charlie. Nous entrons dans notre squat par une porte située à l'arrière du bâtiment, et à moitié dissimulée par la végétation envahissante. Pendant que je range les provisions que nous avons récupérées, Lolita soigne avec son savoir-faire habituel Pablo. L'ancienne infirmerie du bâtiment comporte encore quelques produits, certes anciens mais utilisables : alcool à désinfecter, pansements adhésifs… Photo 04 : Lolita soigne Pablo- Qu'est-ce que c'était ici, avant ? demande Pablo. - On ne sait pas trop, peut-être des services comptables. Et toi, que viens-tu faire dans notre ville ? - En fait, je cherche à joindre un type qui s'appelle Aidan. Il m'a dit que je n'avais qu'à chercher l'atelier du biker : apparemment, c'est là qu'il habite. Lolita fait la moue : - Je ne connais qu'un seul Aidan ici et il n'est pas très fréquentable ! C'est le bras droit du chef des Punisseurs. - Mais qui sont les Punisseurs dont tu parles tout le temps ? Lolita entreprend d'expliquer à Pablo la situation de notre ville caractérisée par l'antagonisme entre les Punisseurs et les Squatteurs. Il l'écoute en ouvrant de grands yeux étonnés. - Eh bien, moi qui croyais que ma ville était détraquée, la vôtre est encore pire ! - Comment connais-tu Aidan ? - En fait, je l'ai croisé il y a deux jours sur le chemin de votre ville. Il avait dérapé dans un virage avec sa moto et était tombé dans le petit ravin qui bordait la route. Je ne sais par quel miracle, il s'en est tiré avec seulement quelques blessures superficielles. Même si le ravin n'était pas très profond, il aurait eu du mal à remonter sa moto sans mon aide. Il m'a dit alors qu'il avait une dette envers moi et que si j'avais besoin d'un service, je pouvais faire appel à lui. - Et alors, qu'attends-tu de lui ? - Il m'a dit qu'il possédait plusieurs motos, peut-être qu'il pourrait m'en prêter une. Cela fait des mois que je cherche un endroit qui s'appelle Lazare, mais à pied, cela prend trop de temps ! Avec un véhicule, j'aurais plus de chance. Lolita se met à rire : - Tu crois vraiment qu'Aidan va te filer l'une de ses chères bécanes ! Tu es bien naïf ! - Et pourquoi pas ? Je peux au moins lui demander, répond Pablo un peu vexé. - Ecoute, si tu y tiens tant que ça, je te montrerai où habite Aidan. En attendant, je t'offre l'hospitalité, il y a suffisamment de place ici. Enfin, si Charlie est d'accord. Pablo se tourne vers moi et me fixe de ses yeux légèrement en amande, couleur ambrée. Je rougis un peu car c'est la première fois que je côtoie un garçon de si près. - Oui, bien sûr, pas de problème ! Photo 5 : Pablo fait connaissance avec Lolita et Charlie.- Alors, c'est vendu ! s'exclame Lolita. En plus, demain, c'est l'anniversaire de Charlie, tu pourras partager notre petite fête. Pablo sourit : - Avec plaisir ! (à suivre) J'espère pouvoir poster la suite avant Noël ! En attendant, prenez bien soin de vous ! | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Mar 8 Déc 2020 - 22:20 | |
| CREPUSCULE - CHAPITRE 4 Bonjour à tous, J'ai fait un effort pour poster plus rapidement le quatrième épisode de mon histoire, d'autant plus qu'avec la période des fêtes de fin d'année, j'aurai moins le temps de m'occuper de mes poupées ! J'ai fait moins de travail de couture que pour le précédent épisode : j'ai seulement cousu une jupe et un haut pour Charlie, ma Minifée. A noter que c'est son premier vêtement de fille, car jusqu'ici elle n'avait que des pantalons et T-shirts. Quand j'ai reçu cette BJD, je l'ai imaginée avec un caractère de garçon manqué, probablement parce que le sculpt Mika (ou Mir) est mixte, mais souvent représenté en version garçon. Concernant les décors des photos, ils sont faits en partie par photomontage, en partie avec mes meubles et accessoires de poupées. Cela reste toujours la partie la plus compliquée à réaliser, surtout quand il faut courir après un peu de luminosité pour prendre des photos ! Le texte est assez long cette fois-ci : je me dis que cela tient plus du roman illustré que de la photo-story. J'espère que cela ne vous rebutera pas ! CHAPITRE 4 BON ANNIVERSAIRE CHARLIE ! Ce matin, je me suis réveillée de bonne heure avec le sentiment de vivre une situation nouvelle. Pour la première fois, je n'étais pas seule avec Lolita mais il y avait une tierce personne entre nous. C'était à la fois excitant et déstabilisant ! De plus, c'est un garçon ! Jusqu'ici, je n'ai pas côtoyé de très près les personnes de l'autre sexe : juste un bonjour ou une conversation rapide à bonne distance pour éviter toute contamination. Pourquoi Lolita a-t-elle invité un parfait étranger ? Cela reste encore un mystère pour moi. Ceci dit, Pablo nous a rassuré hier sur son état de santé. Il a travaillé récemment dans l'un de ces bunkers où se retranchent les survivants fortunés et avant d'y avoir été admis, il a passé toute une série de tests qui ont prouvé qu'il n'était porteur d'aucune maladie contagieuse. Je le trouve plutôt sympathique mais il m'intimide, et je ne sais pas quoi lui dire. Il doit me prendre pour une parfaite idiote ! Comme d'habitude, je prépare mon sac d'urgence. Ensuite, je sors du squat et me dirige, munie d'un seau, vers notre container d'eau de pluie pour prélever de quoi faire ma toilette. Je rentre dans la salle de bain et en ressors aussitôt : Pablo y était déjà, debout, en slip devant le lavabo. Photo 01 : Charlie surprend Pablo dans la salle de bainJe l'entends rire derrière la cloison : - C'est bon, Charlie, ce n'est pas grave ! Et puis, voir un bel homme de bon matin, ça porte bonheur, surtout le jour de son anniversaire ! - Très drôle ! Ce n'est pas vraiment le genre de cadeau que j'ai envie d'avoir ! Dépêche-toi de me laisser la place ! Après une toilette rapide (l'eau est froide ce matin !), je rejoins Lolita dans la pièce qui nous sert de cuisine. Elle s'active déjà à préparer mon repas d'anniversaire pendant que Pablo prend son petit-déjeuner. Elle s'exclame : - Oh, Cookie, tu es déjà habillée ! Je voulais que tu mettes la tenue que je t'ai cousue pour l'occasion ! - Cookie ? s'étonne Pablo, en avalant une cuillère de porridge. - Oui, précise Lolita, parce que quand je l'ai vue pour la première fois, elle se bourrait de biscuits périmés ! Pablo rit pendant que je maugrée : - Tu n'es pas obligée de tout lui raconter ! - Moi aussi, dit Pablo, j'ai un surnom : les gens que je rencontre m'appelle souvent "Voyageur" parce que je suis tout le temps sur la route. Photo 02 : La cuisine au petit déjeuner Pour une fois, j'ose parler à Pablo et je lui demande : - Depuis combien de temps voyages-tu ? - Oh, je ne sais pas exactement, il s'est passé peut-être trois mois depuis que j'ai quitté ma ville. - Et ta famille ? Le regard de Pablo s'assombrit : - Je suis seul désormais. J'avais 10 ans et mon frère aîné 13 ans quand ma mère a été emportée par la COVID. Mon père s'est occupé de nous du mieux qu'il a pu : nous formions une famille unie jusqu'au début de cette année. Lors d'une expédition de ravitaillement, mon père m'a demandé de faire le guet devant un ancien supermarché à moitié démoli, pendant qu'il le visitait avec mon frère, à la recherche de quelques articles à récupérer. Dix minutes après qu'ils y sont entrés, le toit du bâtiment s'est effondré dans un fracas épouvantable en dégageant un grand nuage de poussière. J'ai essayé de les appeler mais ils n'ont donné aucun signe de vie. J'étais seul sans personne pour m'aider ni d'outil pour déblayer. C'est après cette perte brutale des miens que j'ai décidé de partir sur les routes. Photo 03 : Pablo assiste à l'effondrement du supermarché- Je suis si désolée pour toi ! s'exclame Lolita. J'ai perdu mes parents dans des circonstances similaires, sauf que ce n'était pas un accident. Dans notre squat de l'époque, il y avait un générateur d'électricité qui fonctionnait à l'essence. Cela nous permettait d'avoir un peu de lumière le soir, ce qui nous semblait le luxe absolu ! Le problème était de se procurer l'essence, substance rare dont les Punisseurs s'octroyaient l'exclusivité. Mon père connaissait l'existence d'un entrepôt où les Punisseurs stockaient le carburant dans des containers. Il y avait toujours un ou deux gardiens dans les parages mais ils quittaient brièvement l'entrepôt pour prendre leur repas de midi. Mes parents avaient réussi à plusieurs reprises à subtiliser un peu d'essence dans les jerricans qu'ils apportaient avec eux. Je devais faire le guet devant l'entrepôt et les avertir en cas de danger. Ce jour-là, les Punisseurs sont hélas revenus de leur pause plus vite que prévu. Mes parents ont abandonné leurs jerricans et ont tenté de fuir, mais ils ont été froidement abattus par l'un des Punisseurs qui était armé d'un pistolet. J'ai poussé un cri strident. L'homme s'est tourné, m'a repérée, et m'a intimé : "File, si tu ne veux pas connaître le même sort que tes vieux !" J'ai hésité quelques secondes, je ne voulais pas laisser mes parents même si je ne pouvais plus rien pour eux, mais la peur a été la plus forte et j'ai couru aussi vite que j'ai pu. - Ton histoire est encore plus terrible que la mienne ! dit Pablo. Et toi, Charlie ? - Je ne me rappelle pas de mon père, je ne sais même pas s'il est mort ou si ma mère m'a élevée seule. J'avais cinq ans quand je suis devenue orpheline : maman est sortie pour chercher des provisions et elle n'est jamais revenue. On ne saura jamais ce qui s'est réellement passé. Peut-être qu'elle a fait une mauvaise rencontre ou peut-être qu'il lui est arrivé un accident comme à tes parents. Lolita m'a recueillie et depuis, nous formons une nouvelle famille. - Je n'ai connu personne, hélas, qui n'ait perdu au moins un membre de sa famille, soupire Pablo. Bon, si nous parlions d'autre chose ? J'ai l'impression que nous avons bien plombé l'atmosphère en abordant ce sujet ! Explique-moi, Lolita, comment tu peux faire un gâteau en cuisinant avec un réchaud de camping. - Eh bien, il faut s'adapter : je fais souvent des gâteaux de crêpes : il suffit d'une poêle et le tour est joué ! Avec les ingrédients que nous avons récupérés hier, je pourrai faire une crème pâtissière, et j'ai aussi de la confiture faite avec les mûres que nous avons cueillies l'été dernier. Photo 04 : Lolita prépare le gâteau d'anniversaire- Fantastique ! Cela me changera du lapin cuit au feu de bois. - Je me demandais justement comment tu as pu trouver à te nourrir en voyageant tout le temps, dis-je. - Je fais un peu comme vous, je suppose. Je visite les maisons abandonnées à la recherche d'une bonne trouvaille et j'y squatte pour la nuit. Dans les anciennes fermes, on peut parfois trouver quelques fruits ou légumes qui poussent sans l'aide de personne. Enfin, je chasse du petit gibier. Mon père m'a appris à fabriquer des collets pour attraper les lapins et j'arrive quelquefois à assommer des oiseaux avec ma fronde, mais c'est plus difficile. Pour boire, je me débrouille avec l'eau de pluie ou des rivières : j'ai un petit flacon d'eau de javel avec moi qui permet de la désinfecter en grande partie. Lolita s'éloigne un moment et revient en me tendant un grand sachet en papier : - Va essayer ta nouvelle tenue : c'est mon cadeau d'anniversaire ! - Merci Lolita ! Je me dirige vers la salle de bain et ouvre le sachet : il y a une jupe en dentelle colorée, un haut noir très élégant et des collants noirs. Je ne sais pas où Lolita a trouvé ces tissus mais c'est vraiment ravissant. Je n'ai pas l'habitude de porter ce genre de vêtements, je suis plus souvent en jeans ou salopette. A quoi cela me servirait d'être élégante pour parcourir des bâtiments en ruine et des rues poussiéreuses ? Je ne sais même pas si je suis jolie. Lolita me l'assure quelquefois, mais elle n'est sûrement pas objective ! Photo 05 : Charlie essaie sa nouvelle tenue Je retourne vers la cuisine et tous les regards se braquent sur moi. Pablo marque son admiration en sifflant, puis s'exclame : - Tu es ravissante avec des habits de fille ! J'ai failli ne pas te reconnaître. Le compliment me fait rougir, mais il aurait pu s'abstenir de la dernière remarque : comme si j'étais un "thon" avant ! Lolita renchérit : - Ce n'est pas pour m'envoyer des fleurs mais j'ai bien réussi la tenue et elle te va super bien ! Après avoir revêtu elle aussi une robe, Lolita nous convie à table. Nous mangeons de bon appétit le poulet Tikka récupéré la veille : même si c'est de la conserve, cela nous change de nos repas frugaux habituels. Et bien sûr en dessert, Lolita apporte le fameux gâteau de crêpes décoré d'une seule bougie. - Désolée, Cookie, je n'en ai pas trouvé d'autres ! Pendant que je souffle sur la bougie, Pablo et Lolita crient en chœur : "Bon anniversaire Charlie !" Photo 06 : Le repas d'anniversaire Officiellement, à 18 ans, je suis devenue une adulte. A l'âge où autrefois les jeunes gens choisissaient leurs études et leur futur métier, mon avenir m'apparaît bien flou. Nous sommes des fantômes sans projet vivant au milieu des vestiges d'un monde disparu. Notre unique but est de survivre mais pourquoi faire finalement ? Je dois avoir l'air un peu mélancolique car Lolita m'observe avec inquiétude. Je souris pour la rassurer. Pablo s'éclipse un moment et revient avec un livre qu'il me tend : - Tiens, Charlie c'est pour toi. Je n'ai pas de cadeau à t'offrir sauf ce livre qui appartenait à ma mère. C'est l'histoire de Roméo et Juliette. Elle a été écrite par un écrivain anglais qui a vécu il y a très longtemps. Cela devrait te plaire. - Mais tu dois le garder, c'est un souvenir de ta mère ! - Non, je t'assure, accepte-le. Moi, je l'ai lu tellement de fois que je dois le connaître par cœur. - Merci Pablo, c'est la première fois que je reçois un cadeau, enfin, je veux dire de quelqu'un d'autre que Lolita, rectifié-je en voyant celle-ci me faire des gros yeux. Photo 07 : Pablo offre un livre à Charlie (A suivre) J'espère que vous avez aimé ce nouvel épisode. La suite sera probablement pour l'année prochaine. | |
| | | Lalouve
Nombre de messages : 6384 Age : 37 Localisation : Saint-Etienne Genre : poilue 8D Date d'inscription : 16/09/2015
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Mer 9 Déc 2020 - 17:21 | |
| Tu te démènes vraiment pour ces histoires, c'est intriguant et très sympa. Bravo pour les photomontages, ils sont propres En tout cas c'est sympa du post appo, ça change ! | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Mer 9 Déc 2020 - 18:07 | |
| Merci Lalouve pour ta lecture et ton commentaire ! C'est vrai que le style de ma photostory se démarque un peu de ce que l'on trouve sur ce forum et je comprends que cela n'intéresse pas tout le monde. | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Dim 10 Jan 2021 - 11:42 | |
| L'ATELIER DU BIKERBonjour à tous, Voici enfin le chapitre 5 de "Crépuscule". A vrai dire, j'avais terminé le texte depuis quelques temps mais j'attendais le bon créneau météo pour prendre en photo mes poupées et finaliser les photomontages. Or, 2021 a commencé (tout au moins à Lille) dans la grisaille et la brume ! Comme vous le remarquerez, dans ce chapitre, c'est Lolita qui parle. La plupart du temps, c'est Charlie qui raconte l'histoire mais de temps en temps, je donnerai la parole à d'autres personnages pour varier les points de vue. CHAPITRE 5 L'ATELIER DU BIKER Comme promis, aujourd'hui je vais montrer à Pablo où se trouve l'atelier d'Aidan, surnommé le "biker" en raison de sa passion pour les motos. Nous avons décidé Charlie et moi de l'accompagner au moins jusqu'à sa destination, histoire de nous assurer que tout se passe bien. Je ne connais bien sûr pas Aidan, je sais juste qu'il est l'ami et le bras droit de Russell, le chef des Punisseurs. A ma connaissance, il n'est mêlé à aucune histoire de violence ou d'exactions contre les Squatteurs mais il fait partie du camp ennemi. Pablo séjourne chez nous depuis quelques jours. C'est un garçon charmant et serviable, souvent de bonne humeur. Il s'entend très bien avec Charlie qui n'est plus intimidée par sa présence. C'est pour elle que j'ai décidé sur un coup de tête de l'inviter : j'ai pensé qu'à dix-huit ans, il était temps qu'elle connaisse une autre personne que moi. Quelquefois, notre isolement me pèse, j'ai l'impression de vivre sur une île déserte ! Je sais que je suis tout pour Charlie, sa mère, sa sœur, son amie mais je voudrais qu'elle acquière plus d'indépendance et d'assurance. Nous nous dirigeons vers les quartiers au nord de la ville, secteur que j'évite d'habitude parce que c'est là que résident la plupart des Punisseurs. La route est longue et nous en profitons pour discuter. Photo 01 En route pour l'atelier du Biker Je suis curieuse de savoir quel est le projet de Pablo. - Dis-moi, Pablo, quel est cet endroit que tu veux absolument trouver ? Comment l'appelles-tu déjà ? - Lazare. En fait, c'est un village ou plutôt une communauté de personnes qui essaient, à leur échelle, de rebâtir une société. L'année dernière, mon père avait accueilli chez nous un étranger, un peu comme vous avez fait pour moi ! Cet homme qui s'appelait Thomas voyageait de ville en ville pour trouver un endroit décent pour installer sa famille. Sa propre ville était devenue invivable car plusieurs bandes rivales se faisaient la guerre. - C'est bizarre, ça me rappelle un autre endroit, ironise Charlie. - En fait, d'après ses récits, c'est encore pire que chez vous ! Donc, un jour, il est tombé par hasard sur cette communauté qui s'appelle Lazare en référence à ce personnage de la Bible qui a ressuscité. Tout un symbole ! Ces gens n'ont pas peur de vivre ensemble et il semblerait que les maladies infectieuses restent à un niveau acceptable. Ils arrivent à vivre en autarcie en faisant des cultures vivrières et en partageant les produits de la chasse. Ils ont même fait le projet de capturer le bétail retourné à l'état sauvage pour reprendre leur élevage. Thomas n'avait que des éloges pour les habitants de Lazare. Il voulait retourner chez lui pour chercher sa femme et sa fille et les emmener là-bas. - Est-ce qu'il a réussi ? demandé-je. - Non, parce qu'il était malade : il s'était arrêté dans notre ville parce qu'il était trop épuisé pour continuer. Je ne crois pas qu'il avait la COVID, il n'en avait pas les symptômes, mais il est mort très rapidement. Par chance, aucun d'entre nous n'a été contaminé. Mais malheureusement, il n'a pas eu le temps de nous expliquer où se situait exactement Lazare. Voilà pourquoi je le cherche maintenant. - Mais finalement, tu n'es même pas sûr que cet endroit existe. Peut-être que Thomas délirait parce qu'il était malade et mourant ! - C'est une possibilité, mais je veux y croire ! Sinon, quel espoir d'un meilleur monde me resterait-il ? - Pardonne-moi Pablo, tu as raison, il faut avoir un rêve dans la vie. Oh, je crois que nous arrivons chez le "biker". On te laisse y aller seul et on t'attend ici. Photo 02 : L'entrée de l'atelier du biker Justement, Aidan est debout devant sa porte, en conversation avec une jeune femme. En voyant Pablo arriver, il s'exclame : - Eh, salut Voyageur, tu as réussi à trouver mon atelier ? - Oh, pas tout seul ! J'ai eu l'aide de mes amies, répond-il, en se tournant vers notre direction. J'ai pensé en moi-même : " Quelle andouille, ce Pablo, il n'était pas censé attirer l'attention sur nous ! " Aidan nous a repéré et nous fait signe d'approcher : - Venez les filles ! Je ne vais pas vous manger, j'ai déjà pris mon petit-déjeuner ! - Ha ha, c'est le roi de la vanne ! chuchoté-je à Charlie. Photo 03 : Premier contact avec Aidan Nous nous avançons un peu à contre-cœur. A ce moment-là, la fille brune qui bavardait avec Aidan nous dévisage d'un air dégouté et demande : - Depuis quand fréquentes-tu les Squatteurs, Aidan ? Pablo la dévisage à son tour et s'écrit : - Mais, je te reconnais ! C'est toi qui m'as jeté une pierre le jour de mon arrivée en ville ! Aidan fronce les sourcils : - C'est vrai, Zora ? Pour quelle raison as-tu fait ça ? - Je pensais qu'il était un Squatteur, et moi, les Squatteurs, je les chasse à coups de pierre comme des rats ! Charlie et moi, la regardons d'un air effaré. Aidan semble agacé et même un peu en colère. - Tu sais que je n'approuve pas ce genre de comportement, alors dégage avant que je m'énerve ! Zora hausse les épaules et s'éloigne, vexée. Photo 04 : Pablo reconnaît Zora- Charmante, ta copine ! ironise Pablo. - Zora est un peu spéciale, elle est toujours en colère contre tout le monde et on ne peut jamais prévoir ses réactions ! Mais, je te promets que nous ne sommes pas tous comme elle. - Et on doit te croire sur parole ? demandé-je d'un ton acerbe. - Oui, parce que j'ai beaucoup de défauts mais je dis toujours la vérité, mademoiselle… ? - Moi, c'est Lolita et elle, c'est Charlie. - Eh bien, mesdemoiselles, je vous invite à entrer dans mon atelier. Photo 05 : Dans l'atelier du bikerAidan demande à Pablo : - Je suppose que si tu viens me voir, Pablo, c'est que tu as un service à me demander. Pablo réexplique à Aidan toute l'histoire de sa quête de Lazare. Ce dernier se montre sceptique comme moi. - Je bouge pas mal et je n'ai jamais entendu parler d'un tel endroit, mais peut-être qu'il existe. Qu'attends-tu de moi ? - Je me déplace à pied, ce qui prend beaucoup de temps, peut-être que si tu me prêtais l'une de tes motos, j'aurais plus de chance de trouver Lazare. - Est-ce que tu sais au moins te servir d'une moto ? - Euh, quand j'étais plus jeune, je partageais un vélo avec mon frère. Puis, à force de l'utiliser, il s'est cassé et nous n'avons jamais su le réparer. - Une moto, ce n'est pas tout à fait pareil qu'un vélo ! dit Aidan en riant. Il va falloir prendre des leçons avant d'en chevaucher une ! Il y a un deuxième problème : où pourras-tu te procurer du carburant ? Dans le coin, c'est nous qui détenons la majorité des stocks de carburant et je crains que mes congénères ne soient pas aussi bien disposés à ton égard que moi. - J'ai travaillé dans un bunker, et les dirigeants m'ont payé avec leur monnaie. Il m'en reste encore un peu et je sais qu'ils ont aussi du carburant. - Ben oui, c'est nous qui leur fournissons du carburant ! Mais sais-tu que les bunkers vivent en vase clos, et que chacun possède sa propre monnaie qui n'est valable nulle part ailleurs ? - Non, je ne savais pas. - Donc, à chaque fois que tu veux refaire le plein, tu devras repasser par le même bunker, ce qui n'est pas très pratique ! Pablo est déçu et se décompose un peu. - Ecoute, Pablo, j'ai promis de t'aider et je tiendrai ma promesse. Je vais réfléchir à la solution qui sera la meilleure pour toi. En attendant, tu peux rester un peu en ville ? - Oui, bien sûr, enfin, si Lolita et Charlie sont d'accord pour m'héberger plus longtemps. - Pas de problème, Pablo, lui répondis-je. Photo 06 : Joute verbale entre Aidan et Lolita Aidan se tourne vers moi : - Je suis content de voir enfin des Squatteuses, c'est difficile de prendre contact avec vous ! Je lève les sourcils, étonnée : - Tu plaisantes, je suppose ? Pourquoi prendrait-on contact avec vous ? Vous nous cherchez querelle sans cesse, vous nous molestez et il faudrait venir vous voir ? ! - Je sais, je sais, il y a un gros passif entre nos deux communautés. Mais ne crois-tu pas qu'il est temps d'évoluer et de chercher à nous rapprocher ? - Ton chef Russell est d'accord avec ça ? - J'avoue qu'il est encore réticent, soupire Aidan, mais sa compagne Diana a la même opinion que moi. Et comme elle a beaucoup d'influence sur lui, je ne désespère pas qu'il change un jour d'avis. En tous cas, dans notre camp, je ne suis pas le seul à en avoir assez de la guérilla perpétuelle qui règne dans notre ville. - Il y a exactement 13 ans, mes parents se sont faits froidement abattre par l'un de vos sbires, tout ça parce qu'ils voulaient juste prélever quelques litres de votre précieux carburant ! - Je suis désolé pour tes parents, mais je n'y suis pour rien dans cette affaire. Je te jure que je n'ai jamais tué personne et je me montre de bonne volonté pour faire changer les choses. - Moi, je ne pardonne pas aux Punisseurs et je n'ai pas envie de faire la paix avec vous ! Je lui tourne ostensiblement le dos : - Viens Charlie, on s'en va ! Pablo un peu gêné par la tournure que prend la conversation emboîte son pas sur le nôtre : - Euh, à bientôt Aidan ! A suivre J'espère que vous avez aimé ce nouvel épisode. J'essaierai d'être plus rapide pour vous livrer le prochain. A bientôt !
Dernière édition par ThibaDutilleul le Ven 26 Fév 2021 - 23:56, édité 1 fois | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Dim 24 Jan 2021 - 14:34 | |
| Bonjour à tous, Cette fois-ci, j'ai été un peu plus rapide pour écrire le chapitre 6 de Crépuscule. Il faut dire que la météo peu clémente plus les mesures de précaution dues à la COVID m'ont incitée à rester sagement à la maison et donc à passer plus de temps à l'écriture de mon histoire. Ce chapitre est assez long en comparaison des autres. Ce n'est pas particulièrement voulu, je me suis laissée guider par l'inspiration du moment ! Dans cet épisode, c'est Charlie qui reprend la parole et qui mène le récit. Comme il y a beaucoup de texte et de photos, j'ai posté en 2 parties cet épisode. Bonne lecture ! CHAPITRE 6 VISITE GUIDEE Après la journée mouvementée d'hier, j'ai malgré tout bien dormi et je me suis réveillée tôt, mais pas autant que Lolita que j'ai trouvée déjà en train de préparer le petit-déjeuner dans la cuisine. Elle avait les sourcils froncés et semblait de mauvaise humeur. - Que se passe-t-il Lo ? Tu as l'air contrariée, lui dis-je. - C'est cette rencontre avec Aidan hier, cela m'a rappelé dans quelles circonstances mes parents sont morts et tu sais que ce souvenir m'est toujours pénible ! - Oh, je suis si désolée, que puis-je faire pour te dérider ? - Rien ! Ne t'inquiète pas, cela va passer. - Tu sais, je trouve que pour un Punisseur, Aidan n'est pas si antipathique que cela. Lolita me fusille du regard : - Ne te fie pas à ses belles paroles, Charlie, n'oublie pas qu'il est le meilleur ami de Russell, le dingue qui se promène toujours avec son épée ! Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu envie de la taquiner un peu : - En plus, Aidan est plutôt bel homme, non ? - Charlie ! Tu ne vas pas me dire que tu es attirée par ce type ! Pablo qui entre à ce moment dans la pièce, ajoute : - En plus, il est trop vieux pour toi ! Je me tourne vers lui et souris intérieurement : "Très intéressant, serait-il jaloux ?" - Puisque c'est comme ça, tu prépareras toi-même ton porridge, me lance Lolita en guise de représailles. Je calme le jeu : - C'était juste pour plaisanter, Lo ! De toutes façons, il a déjà une copine, non ? Cette Zora un peu bizarre ! - Je n'ai pas compris pourquoi tu t'es fâchée hier, Lolita, alors qu'Aidan te proposait de faire la paix ? demande Pablo. - Tu ne vas pas t'y mettre aussi, Pablo ! Qu'est-ce que vous avez tous ce matin ? - OK, OK, n'en parlons plus ! Le reste du petit déjeuner se passe heureusement plus calmement sans discussion à controverses. Photo 01 : Discussion au petit déjeuner A la fin du repas, Pablo me demande : - Tu ne veux pas me faire visiter un peu ta ville, Charlie ? Je le regarde avec des yeux ronds : - Visiter quoi ? - Tu pourrais me montrer les endroits que tu aimes quand tu vas te promener avec Lolita. - Nous n'allons pas vraiment nous promener. Quand nous sortons, c'est toujours pour une raison pratique, en résumé, pour chercher de la nourriture ! - Allons, Cookie, intervient Lolita, tu pourrais l'amener à Fantastica ! - C'est vrai, je n'y pensais pas ! Il y a aussi le Jardin secret et le Manoir mystérieux ! - Tu vois, s'exclame Pablo, qu'est-ce qu'on attend pour y aller ? - Tu viens avec nous, Lolita ? - Je ne crois pas, allez-y tous les deux. J'ai du rangement à faire. "Du rangement ?! Depuis quand notre squat est-il bien rangé ? pensé-je. Décidément, Lolita est bizarre ce matin !" Nous nous mettons en route rapidement, Pablo et moi. La journée démarre doucement avec un ciel voilé. - Alors Charlie, explique-moi ce qu'est Fantastica. - En fait, c'est un vieux parc d'attraction en ruines. Les manèges sont encore là mais bien sûr, aucun ne fonctionne plus ! Quand j'étais petite, j'adorais cet endroit. Je harcelais Lolita jusqu'à ce qu'elle accepte d'y faire un détour. Je montais dans une auto tamponneuse et j'imaginais les lumières, les bruits, la foule ! - J'ai l'impression que tu aimes bien te raconter des histoires, Charlie. - Oui, c'est mon principal défaut ! - Non, au contraire ! Pour moi, l'imagination est une qualité, surtout dans le monde morose où nous vivons ! - Tiens, regarde, nous arrivons ! Photo 02 : Le parc Fantastica avec sa grande roue Je retrouve assez vite les autos tamponneuses de mon enfance, toujours avec leurs belles couleurs, mais encore plus rouillées. - Tu choisis ton auto, Charlie ? me demande Pablo avec un grand sourire. Je m'installe avec précaution dans une auto bien crasseuse, en retrouvant toutes mes émotions d'enfance. Photo 03 : Charlie dans l'auto tamponneuse- Bon, moi je prends la jaune ! m'annonce Pablo en s'asseyant dans l'auto juste en face de la mienne. - Idiot ! Elles sont toutes jaunes ! m'esclaffé-je. - Bon, on fait la course ? Vroum, vroum, iiiii…. Attention au choc ! Je ris de plus belle : - Arrête ! On fait une belle paire de débiles ! Si quelqu'un nous voyait, il nous prendrait pour des fous ! - Cela m'est bien égal, du moment que je t'entends rire ! J'adore t'entendre rire. Photo 04 : La course d'autos tamponneuses Après la visite de Fantastica, nous nous avançons en direction du jardin oublié, un autre de mes endroits préférés. - Tu as quel âge, Pablo ? - J'ai 19 ans, je suis né en 2039 et mon anniversaire tombe le 12 octobre, juste le jour de la Fête Nationale espagnole. Tu sais à quoi correspond cette date ? - Non. - C'est la découverte de l'Amérique : le 12 octobre 1492. Cette date est importante pour les espagnols parce qu'elle a permis de propager leur langue et leur culture en Amérique latine. Je sais tout ça parce que ma mère était espagnole. - D'où ton prénom. - Oui, elle m'appelait toujours Pablito : tu sais, en espagnol, c'est un diminutif affectif. - Elle doit te manquer ! - Mon père et mon frère me manquent, mais elle, encore plus ! Tu te souviens de ta mère Charlie ? - J'étais si petite quand elle est partie ! Je me rappelle de sa voix à la fois douce et légèrement rauque, comme un chat qui ronronne ! Mais j'ai du mal à me représenter les traits de son visage. Je n'ai pas une seule photo d'elle, et le jour où son image s'effacera complétement de ma mémoire, ce sera comme si je la perdais une seconde fois. - Ne dis pas ça, Charlie, tu te souviens au moins de l'amour qu'elle te portait et c'est ce qui est le plus important. Peu importe l'apparence qu'elle avait, elle restera pour toujours dans ton cœur. - Tu as sans doute raison, Pablo. Mais ne parlons plus de sujets tristes, nous arrivons dans mon jardin secret ! - Un jardin, où ça ? Je ne vois que des mauvaises herbes ! - Patience ! Les belles choses se méritent ! Photo 05 : Le chemin du jardin secret Après quelques minutes de marche sur un sentier bordé d'une végétation touffue, nous débouchons sur un grand espace envahi par les fleurs. Ce n'est pas un jardin bien rangé à la française, plutôt un jardin à l'anglaise, désordonné, spontané et sauvage. - Waouh ! Il était bien caché ce jardin ! - Nous avons de la chance, tout est fleuri en ce moment. - Merci Charlie de m'avoir montré cet endroit, cela me réconcilie avec ta ville qui m'avait fait une si mauvaise impression au départ. Photo 06 Le jardin secret- Ce n'est pas fini, dis-je, nous avons une dernière visite à faire.
Dernière édition par ThibaDutilleul le Dim 24 Jan 2021 - 14:37, édité 1 fois | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Dim 24 Jan 2021 - 14:35 | |
| CREPUSCULE : CHAPITRE 6 : VISITE GUIDEE (SUITE)Nous reprenons notre chemin. Je surmonte ma timidité naturelle pour poser des questions à Pablo. J'aimerais tant mieux le connaître ! - Avais-tu des amis dans ta ville, Pablo ? - Nous avions quelques relations avec nos plus proches voisins de squat et je jouais avec les enfants du même âge que moi, mais je ne me souviens pas d'avoir eu un ami en particulier. En fait, les gens ne restaient pas longtemps au même endroit, ce qui nous empêchait de nouer des amitiés durables. - C'est un peu la même chose pour nous, de plus je ne me souviens pas qu'il y ait eu d'autres enfants dans notre entourage. Lolita dit qu'il y aura de moins en moins d'enfants parce les humains sont de plus en plus souvent stériles à cause de la pollution ou des maladies. - Oh, je me souviens tout de même d'une fille qui est venue habiter près de chez nous quand j'avais 15 ans. Elle s'appelait Faustine et était très jolie : elle avait des cheveux roux flamboyants et des yeux de jais. J'en étais amoureux bien sûr. - Ah ! fis-je, un peu déçue. - A l'époque, mon père avait récupéré tout un stock de tablettes de chocolat, pas périmées de beaucoup ! Il nous en distribuait au compte-goutte pour faire durer le plus longtemps possible ce trésor. Quand il avait le dos tourné, je piquais une tablette pour l'offrir à Faustine qui adorait le chocolat. Et à chaque fois, elle me permettait de l'embrasser. J'ai éclaté de rire, de façon peu charitable : - En fait, ce n'est pas toi qu'elle aimait Faustine, mais plutôt le chocolat ! - Si, elle me kiffait malgré tout ! rétorque Pablo, un peu vexé. Je suis même persuadé qu'elle serait tombée amoureuse de moi si elle était restée plus longtemps. Mais, hélas, sa famille a déménagé assez rapidement dans un autre quartier. Bientôt, la silhouette imposante du Manoir, que j'ai qualifié de mystérieux, se profile au détour d'une rue. Photo 07 Le Manoir mystérieux- Le bâtiment est encore beau ! s'exclame Pablo. Regarde, on dirait le balcon de Romeo et Juliette ! Au fait, as-tu aimé cette pièce de théâtre ? - J'ai adoré ! Mais j'aurais préféré que l'histoire se termine bien, c'est trop triste ! - C'est vrai, mais tu vois, grâce à leur amour malheureux, leurs familles vont se réconcilier, donc tout n'est pas négatif ! On entre visiter ? Nous franchissons la porte grande ouverte et pénétrons dans le hall malheureusement sali par de nombreux tags. - C'est à la fois beau et mélancolique, cette grande pièce abandonnée ! dis-je en soupirant. Photo 08 : Le hall d'entrée Nous pénétrons dans la pièce suivante qui a conservé un certain décorum avec ses murs vert jade et ses moulures dorées. - Quand j'étais petite, j'imaginais que j'étais une princesse et que je vivais dans ce manoir, entourée de courtisans qui me faisaient des compliments toute la journée. - Je peux jouer le courtisan si tu veux. Votre altesse, vos yeux sont d'un azur sans égal, et vos cheveux d'or rivalisent par leur éclat avec le soleil ! Oserais-je parler de vos traits ravissants qui seraient capables de séduire Cupidon en personne ? Je rougis comme une idiote et lui lance : - C'est n'importe quoi, mais j'avoue que tu es doué pour l'improvisation ! Photo 09 : La pièce aux murs vert jade- Ce n'est pas n'importe quoi, rétorque Pablo en me suivant dans une autre chambre qui donne une vue ensoleillée sur le parc retourné à l'état sauvage. Un bouquet de fleurs, tout desséché, résiste à la tentation de tomber en poussière et décore fidèlement le manteau de cheminée. - Te souviens-tu, Charlie, de la rencontre de Roméo et Juliette dans la salle de bal ? Il est touché par sa beauté et lui prend la main en lui disant : "Si j'ai profané avec mon indigne main cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence : permettez à mes lèvres, comme à deux pèlerins rougissants, d'effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser." Pablo joint le geste à la parole et me prend la main. Photo 10 : Pablo prend la main de Charlie- Je ne sais plus ce qu'elle lui répond, balbutié-je, très troublée. - Aucune importance, dit-il en approchant son visage du mien, on peut zapper le dialogue et passer directement à la fin de la scène. Il m'embrasse délicatement les lèvres. Un frisson me parcourt et je lui rends son baiser. Après ça, je ne sais plus combien de fois nous nous sommes embrassés. Je ne crois pas que c'était écrit dans la pièce ! Photo 11 : Premier baiser J'ignore si nous sommes restés une heure ou un siècle dans la chambre au bouquet, le temps n'avait plus d'importance. Mais finalement, à contre-cœur, nous avons repris le chemin du squat. (A suivre) | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Lun 1 Fév 2021 - 17:11 | |
| Bonjour à tous, J'étais en veine d'écriture cette semaine, ce qui m'a permis de boucler assez rapidement ce nouvel épisode de "Crépuscule". Il faut dire que la météo médiocre m'a incité aussi à privilégier des activités d'intérieur ! Pour ce nouveau chapitre, c'est Lolita qui est la narratrice. Nous la retrouvons juste après le départ de Charlie et Pablo pour leur visite de la ville (précédent épisode). Nous revoyons le personnage d'Aidan "interprété" par une poupée Tonner : Aragorn (tiré du Seigneur des Anneaux). Aidan est légèrement plus grand que Lolita qui est une Cerisedoll : les proportions ne sont pas pile poil les mêmes mais cela ne choque pas trop ! Je suis assez contente d'avoir réussi à faire les photomontages avec la moto : je n'étais pas sûre d'arriver à positionner les personnages de façon plausible (ou à peu près) sur l'engin ! J'ai embauché mon mari comme accessoiriste pour tenir le sèche-cheveux qui fait voler la chevelure de Lolita sur la moto. Après ces quelques révélations sur le "backstage" de la photostory, je vous laisse découvrir la suite de Crépuscule. NB : Je l'avais déjà précisé en préambule du premier épisode, mais je préfère rappeler que mon histoire s'adresse à un public adulte. CHAPITRE 7
LA MER QU'ON VOIT DANSER Après le départ de Charlie et Pablo, j'ai tourné en rond dans le squat. J'ai eu raison de ne pas les suivre. Je sens qu'il se passe quelque chose entre eux et je n'ai pas envie de jouer les chaperons ! Mon humeur est à la morosité : à presque 28 ans, je n'ai pas fait grand-chose de ma vie. Comme bilan, j'ai recueilli une gamine orpheline et j'ai vécu une histoire d'amour trop vite terminée. Après ça, quelles perspectives aurai-je pour l'avenir ? Charlie va s'enticher de Pablo et peut-être qu'elle partira un jour avec lui, me laissant seule dans une ville sans espoir. Voilà que je raisonne comme une vieille fille aigrie ! Il faudrait que je sorte pour me changer les idées. Je marche à grands pas dans les rues environnantes du squat et l'air frais me calme un peu. J'entends soudain le bruit d'une moto qui ralentit et s'arrête à ma hauteur. C'est bien la dernière personne que j'ai envie de rencontrer aujourd'hui : Aidan, le biker ! Photo 01 : Une rencontre inattendue- Miss Lolita ! s'exclame Aidan avec un grand sourire. C'est une chance de tomber sur toi ! - Une chance pour qui ? rétorqué-je, acide. Il ne relève pas et continue imperturbable : - Hier, j'ai oublié de fixer un rendez-vous avec Pablo pour lui donner des leçons de moto. Je préfère qu'on évite de se rencontrer dans le quartier des Punisseurs, ce ne serait pas trop sécurisant pour lui. - C'est tout à ton honneur de te préoccuper de sa sécurité ! - Alléluia ! C'est la première parole gentille que j'entends de ta part ! J'ai comme l'impression que nous sommes partis du mauvais pied ! Chaque fois que je dis quelque chose, tu m'agresses verbalement ! Je ne sais pas ce que je t'ai fait pour que tu me détestes autant ! Je hausse les épaules : - Je ne te déteste pas, tu es juste dans le mauvais camp. Je n'ai aucune envie d'avoir affaire à toi ! - Tu ne sais pas ce que tu perds ! - Ha ha, très drôle ! Au fait, comment sais-tu que nous habitons dans ce coin ? - Je l'ignorais, notre rencontre est un pur hasard. Je partais faire une balade au bord de la mer. - La mer ? - Ben, oui. Tu es au courant qu'elle n'est pas loin d'ici ? - Bien sûr, mes parents m'y emmenaient quand j'étais petite. La dernière fois que j'y suis allée, je devais avoir une dizaine d'années, c'était juste après la fin de la guerre. Mes yeux s'embrument en pensant à cette époque où l'on pouvait encore grapiller quelques moments de bonheur ! - Qu'est-ce que tu dirais de revoir le bord de mer ? Je peux t'y emmener maintenant. Je regarde Aidan, dubitative : ses yeux bleu-gris semblent sincères. Revoir la mer : c'était tellement tentant ! - Tu as peur de moi ? insiste-t-il. - Certainement pas ! Je n'ai pas peur de toi ! répliqué-je fièrement mais pas très sûre de moi. - Alors, allons-y ! Monte sur le siège arrière et tiens-toi bien à moi. Photo 02 En route pour la mer ! Je ne l'ai pas avoué à Aidan mais c'est la première fois que je monte sur une moto. Je ne suis pas rassurée mais la sensation de la vitesse et le vent dans mes cheveux m'apportent des sensations grisantes. Je m'accroche, un peu crispée, à sa taille et j'avoue que j'apprécie la protection de son large dos. Après avoir traversé des rues vides, nous quittons bientôt la ville pour des routes de campagne défoncées car plus jamais entretenues. Aidan navigue habilement entre les nids de poule et les bosses. Cela fait des années que je n'ai plus franchi les limites de la ville. J'ai l'impression d'être en territoire inconnu. Après avoir parcouru une vingtaine de kilomètres, en silence, parce que le bruit du moteur ne permettait aucune conversation, la mer toute bleue et miroitante se profile à l'horizon. Nous nous arrêtons sur une promenade qui longe la côte. Je descends de la moto, les jambes un peu flageolantes. Je respire avec délice l'air iodé et je sens le soleil caresser mon visage. Les mouettes crient joyeusement en décrivant des cercles dans le ciel. Je ferme les yeux et je revois la petite fille que j'étais, avec son chapeau de paille, lâchant la main de ses parents, pour aller courir sur le sable. Photo 03 Terminus : la plage Je rouvre les yeux et m'aperçois qu'Aidan m'observe avec un léger sourire. Je me détourne, gênée. - On fait un tour ? suggère-t-il. Nous rejoignons un chemin sablonneux qui traverse les dunes et s'avance vers la mer. J'enlève bientôt mes chaussures, imitée par Aidan. Photo 04 : Promenade au bord de la mer - Je voudrais savoir une chose, me demande-t-il, pourquoi te mets-tu en colère lorsque je propose de faire la paix entre nos deux communautés ? - Tout d'abord, les Squatteurs ne forment pas vraiment une communauté, même s'il leur arrive de s'entraider dans les situations de crise. Nous nous sommes éloignés les uns des autres à cause du risque de contagion, et aussi, parce que les ressources se raréfiant, c'est plus compliqué de les partager. En résumé, c'est chacun pour soi ! Il n'existe pas de chef des Squatteurs avec qui tu pourrais discuter d'une hypothétique paix. De toutes façons, connaissant le passé de Russell, ça m'étonnerait qu'il adhère à ton projet. C'est bien lui qui vous a encouragé à tout démolir, à tout casser et à garder égoïstement le monopole des ressources énergétiques encore disponibles. - Justement, ces ressources sont presque épuisées parce que nous ne produisons plus rien nous-mêmes. Nous avons vécu pendant des années sur les restes de notre civilisation effondrée comme des hyènes qui se nourrissent de vieilles proies ! Il est temps de réagir sinon la race humaine disparaîtra à court terme. - En clair, tu nous propose de faire la paix parce que faute de ressources, vous serez bientôt au même point que nous, c’est-à-dire démunis de tout ! - Oh, Lolita, tu prends un malin plaisir à dénigrer tout ce que je dis ! se fâche Aidan. - Est-ce que tu sais ce que ça fait de voir ses parents abattus sous ses yeux alors qu'on a à peine 15 ans ? lancé-je, moi aussi en colère. - Tu n'as pas l'exclusivité de la souffrance, figures-toi ! A la fin de la guerre, j'avais 17 ans, j'étais encore au lycée et un jour que je rentrais chez moi, j'ai trouvé un grand trou à la place de la maison de mes parents, bombardée pendant mon absence. J'étais orphelin, sans foyer, sans boulot : je me suis retrouvé à dormir dans la rue. - Je ne savais pas que tu avais vécu ce genre de choses, dis-je, un peu gênée et calmée. Nous restons silencieux un moment puis nous nous rendons sur la plage. Je prends plaisir à enfoncer mes pieds dans le sable chaud. Nous nous asseyons face à la mer. Photo 05 : Pause sur la plage- Comment as-tu rencontré Russell ? demandé-je. - Il avait 20 ans à l'époque et était soldat dans l'armée anglaise. Il combattait sur le sol français, mais à la fin de la guerre, il n'a pas pu rentrer chez lui parce que toutes les frontières se sont fermées à cause d'une nouvelle recrudescence de la COVID. Il ne parlait pas un mot de français, c'est moi qui lui ai appris. Je suis bilingue parce que mon père était anglais aussi et ma mère française. C'est comme ça que nous avons sympathisé. Ensuite, nous avons squatté une maison abandonnée. Nous nous sommes épaulés mutuellement pour survivre dans l'ambiance de débâcle qui a régné en 2040. D'autres laissés pour compte se sont joints à nous et sont devenus ceux que vous appelez les Punisseurs. Au début, nous avons tout cassé, comme tu l'as dit, parce que nous étions en colère. Nous détestions cette humanité arrogante, qui travaillait à sa propre destruction. - Mais vous faites partie de cette humanité, non ? - Bien sûr, mais nous n'avions pas plus de considération pour nous-mêmes. Plus rien ne valait la peine ! "No future !" comme auraient dit les Punks au siècle dernier. Nous voulions vivre au jour le jour en nous appropriant ce qui pouvait être encore récupéré d'une société de consommation moribonde. - Et tu as changé d'avis ? - Mettons que j'ai vieilli et que je suis devenu moins extrémiste, si on veut ! Je pense qu'avec un peu de bonne volonté, la disparition des hommes n'est pas inéluctable. - Pourquoi rester avec Russell alors ? - Il sera toujours mon ami parce qu'il m'a tendu la main alors que j'étais seul et sans espoir. Je ne ferai jamais rien dans son dos. Il connaît ma position et j'espère bien pouvoir le convaincre un jour. Je regarde Aidan d'un autre œil. Je comprends son parcours même si pour moi, cela n'excuse rien. Je me lève et je m'avance vers la mer, décidée à tremper mes pieds dans l'eau. Photo 06 : Les pieds dans l'eauAidan me suit et je lui dis : - Je ne sais pas ce que tu attends de moi, mais je ne pense pas pouvoir t'aider. De plus, je n'ai pas l'impression que les autres Punisseurs ont le même avis que toi, quand je constate la façon dont ta petite amie s'est comportée hier ! - Petite amie ? Quelle petite amie ? - Mais oui, la fille aux cheveux noirs ! - Zora ? Ce n'est certainement pas ma petite amie, même si elle ne me lâche pas d'une semelle en ce moment, je ne sais pas pourquoi ! - Tu ne sais vraiment pas ? - Bon, j'admets, j'ai eu une petite aventure avec elle après une soirée un peu trop arrosée ! Après ça, elle a cru qu'elle et moi c'était à la vie, à la mort ! - Tu es bien comme tous les mecs, persiflé-je, pas capable d'assumer les responsabilités de tes actes ! - Tu ne crois pas que tu exagères ? On peut passer une nuit ensemble sans s'engager pour la vie juste après ! Je ne suis pas amoureux de Zora, je ne suis pas assez maso pour ça ! C'est la fille la plus perturbée psychologiquement que je connaisse ! - Ok, après tout, cela ne me regarde pas ! - De toutes façons, Zora n'est pas mon type de femme, ce serait plutôt quelqu'un dans ton genre, ajoute Aidan mielleusement, enfin, avec un moins mauvais caractère ! - Non, mais je rêve ! Tu n'es pas en train d'essayer de me draguer ! - Je peux quand même te dire que je te trouve jolie sans que tu me menace d'une guerre atomique ! - Ramène-moi à la ville s'il te plaît ! Je ne sais pas ce que je fais avec toi ici. C'était une très mauvaise idée d'accepter cette balade à la mer ! (A suivre)
Dernière édition par ThibaDutilleul le Dim 21 Fév 2021 - 19:09, édité 1 fois | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Ven 12 Fév 2021 - 14:54 | |
| Bonjour à tous, Voici le huitième chapitre de "Crépuscule". C'est un épisode un peu sombre qui comprend une grande conversation entre Charlie et Lolita, avec un flash-back sur le passé amoureux de cette dernière. C'est Charlie qui joue la narratrice cette fois-ci. Il y a un nouveau personnage qui apparaît très brièvement : Frédéric, joué par ma BJD Dollshe Saint (alias Sunny). Comme au niveau des proportions, il n'est pas tout à fait compatible avec Lolita, cela a un peu compliqué les photomontages ! J'ai dû redimensionner Lolita qui a une tête trop grosse par rapport à celle de Sunny. Au final, j'espère que cela donne quelque chose d'à peu près plausible. Comme ce forum est librement accessible, je rappelle que mon récit s'adresse à un public adulte. Bonne lecture ! CHAPITRE 8 EDUCATION SENTIMENTALEAprès notre promenade en ville, Pablo et moi reprenons le chemin du retour, et alors que nous sommes presque arrivés au squat, j'aperçois soudain Aidan sur sa moto avec Lolita sur le siège arrière. Après tout ce qu'elle a dit sur lui ce matin, je suis plutôt étonnée de la trouver en sa compagnie ! Aidan s'arrête et nous fait un signe de la main : - Bonjour les amis ! s'écrit-il avec bonne humeur. Comment ça va ? Lolita descend de la moto en paraissant un peu gênée : j'ai l'impression qu'elle aurait préféré qu'on ne la voie pas avec Aidan. - Comment c'était, votre balade ? me demande-t-elle. - Très bien, et toi ? - Moi, eh bien, j'ai fait un tour à la mer avec Aidan ! - A la mer ? Je suis de plus en plus stupéfaite. - Je t'expliquerai plus tard, fait-elle en coupant court à ma curiosité. Pendant ce temps, Aidan s'adresse à Pablo : - Tu vois ce terrain vague, là-bas ? Il sera parfait pour les leçons de moto. Rendez-vous à dix heures demain matin. Au fait, tu as une montre au moins ? - J'ai récupéré celle de mon père, elle est mécanique, et increvable ! - Impeccable ! A demain ! Aidan se tourne vers nous : - Bye, les miss ! puis, faisant un clin d'œil à Lolita, il ajoute à son intention : On recommence notre escapade quand tu veux ! Lolita ne répond rien mais prend l'air boudeur qu'elle a toujours quand elle est contrariée. Aidan démarre en agitant une dernière fois la main. Photo 01 : Rencontre à proximité du squatNous rentrons chez nous, et pendant que Pablo se repose dans sa chambre en lisant un bouquin, je rejoins Lolita dans la sienne. Elle est assise, l'air songeur, sur le matelas qui lui sert de lit. - Alors, lui demandé-je, qu'est-ce qui se passe avec Aidan ? - Rien ! Je l'ai rencontré par hasard alors qu'il était en route pour le bord de mer. Il m'a proposé de l'accompagner et je n'ai pas pu résister à la tentation d'accepter ! Tu comprends, cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu la mer ! Elle fait partie de mes souvenirs d'enfance heureux. - Peut-être aussi que tu commences à trouver du charme à Aidan ! ajouté-je malicieusement. Lolita se rebiffe : - Certainement pas : moi et lui, jamais ! J'aurais l'impression de trahir la mémoire de mes parents ! Et puis, parlons d'autre chose, tu veux bien ? Est-ce que Pablo a apprécié votre promenade ? - Oui, Fantastica l'a beaucoup amusé. Bien sûr, il a trouvé aussi très pittoresques le jardin et le manoir. - Quoi d'autre ? Je hausse les épaules : - Rien… Puis, prise d'une subite impulsion, je lui avoue : Nous nous sommes embrassés ! Lolita sourit : - Comment as-tu trouvé ce baiser ? Je réfléchis : - C'est comme lorsque l'on se trouve sur une balançoire, qu'elle est montée très haut et qu'elle est sur le point de redescendre. On ressent à la fois du vertige et de l'excitation ! Lolita éclate de rire : - C'est une description originale ! Photo 02 : Conversation intimeLolita redevient sérieuse. - Tu te souviens que nous avons parlé il y a quelques années en arrière de tout ce qu'il fallait savoir sur le sexe ? Et notamment du fait que depuis la fin de la guerre, les moyens contraceptifs qu'on pouvait encore trouver dans les pharmacies, ont fini par tous se périmer. Paradoxalement, la liberté sexuelle acquise par nos mères et nos grand-mères ne nous est plus accessible. - Je m'en souviens, cela m'avait même fait beaucoup rire à l'époque, parce qu'il n'y avait aucun garçon à l'horizon ! - Maintenant, il y en a un ! Je ne suis pas ta mère et je ne suis pas qualifiée pour te dicter ta conduite, mais je te demande juste d'être prudente. A ton âge, on est pressé de faire de nouvelles expériences et je ne t'en dissuaderai pas, mais ne précipite pas trop les choses. - Est-ce que tu ne m'as pas dit que les hommes étaient de plus en plus stériles ? - Oui, mais pas à 100% et c'est heureux pour la survie de la race humaine ! - Qu'est-ce qu'il faut faire alors ? - Ecoute ton cœur, mais tempère le par un peu de raison, c'est tout ce que je peux te dire ! - Avec ça, je suis avancée ! grommelé-je. Et toi, Lolita, as-tu déjà aimé quelqu'un ? C'est une question un peu stupide puisque nous avons vécu ensemble depuis ses quinze ans et que je ne me souviens pas de l'avoir vue avec un homme. Son regard devient un peu triste et à mon grand étonnement, elle me répond : - Tu te souviens de Frédéric, notre voisin, quand on habitait la petite maison en briques rouges. Lui, squattait presque en face de chez nous, dans une espèce d'immeuble administratif, entouré par un vaste parking. Il l'appelait le "désert" parce qu'il était seul dans plusieurs centaines de mètres carrés. - Ah oui, Fred ! J'avais environ dix ans à l'époque. Je me souviens qu'on le voyait assez souvent et qu'il jouait bien de la guitare. - Eh bien, nous avons eu une histoire d'amour ensemble. - Pas possible ! Mais je ne vous ai jamais vu vous embrasser. - Nous étions discrets, et puis tu n'étais qu'une petite fille. Nous ne voulions pas te choquer. Nous nous retrouvions quand tu étais endormie le soir, souvent dans notre squat, parce que je ne voulais pas te laisser seule sans surveillance. Photo 03 Lolita amoureuse de Fred- Je ne vous ai jamais entendus ! Tu ne me donnais pas des somnifères, des fois ? Lolita rit : - Tu exagères, Cookie ! - Et, vous aviez l'intention de me cacher votre relation encore longtemps ? - Nous voulions être sûrs de nos sentiments avant de te mettre au courant. - Mais vous ne l'avez jamais fait, pourquoi ? - En fait, Fred était tombé malade, dit Lolita en soupirant. Ni lui, ni moi ne savions exactement de quelle maladie. Il avait des accès de forte fièvre et des vomissements. Il avait du mal à s'alimenter et s'affaiblissait rapidement. Il m'interdisait de le voir de peur de me contaminer. Je ratissais toutes les pharmacies dans l'espoir de trouver des antipyrétiques et quand j'en récupérais, je les déposais dans le hall de l'immeuble. Je savais qu'il les avait pris quand ils n'étaient plus là le lendemain. J'ignorais si ces médicaments largement périmés avaient encore une quelconque efficacité mais je n'avais pas d'autre alternative. Un jour, j'ai retrouvé intactes les boîtes de paracétamol déposées la veille et j'ai craint le pire. Je ne supportais pas l'idée de le laisser sans aide alors, j'ai désobéi. J'ai parcouru les pièces à sa recherche et je l'ai assez vite retrouvé, couché sur le sol, inanimé. Je me suis agenouillée auprès de lui et j'ai pris sa main. A ce moment-là, il a ouvert les yeux, m'a souri faiblement et a prononcé mon prénom. Ensuite, il est mort presque instantanément. Photo 04 : Lolita et Fred mourant J'ai écouté Lolita avec un poids sur le cœur : comment ai-je pu ignorer ce drame qu'elle a vécu ? Elle continue son récit, les yeux légèrement embués : - Après sa mort, j'étais complètement bouleversée et je ne savais pas quoi faire. C'était impossible d'enterrer son corps : où, comment, et avec quelle force ? Je ne pouvais pas non plus envisager de le laisser se décomposer sur le sol, sans sépulture, alors, j'ai eu l'idée de mettre le feu à la pièce. Fred se servait de lampes à alcool qui feraient l'affaire. J'ai rassemblé des débris de vieux meubles et des chiffons, les ai disposés autour de Fred. J'ai jeté violemment les lampes au-dessus pour les fracasser puis j'ai craqué une allumette. Les flammes, nourries par l'alcool, ont commencé à se répandre. Je me suis sauvée sans me retourner. L'immeuble étant entouré d'un grand parking vide, j'espérais que l'incendie serait circonscrit. Il n'y avait de toutes façons personne d'autre qui squattait dans les parages. Photo 05 L'incendie- Je me souviens maintenant de cet après- midi, dis-je. Tu étais rentrée avec un air bizarre, les yeux rougis. Tu m'avais ordonné de préparer mes affaires et de les mettre dans un sac à dos parce que nous devions quitter immédiatement le squat. Quand je t'avais demandé pourquoi, tu ne m'avais pas répondu. Plus tard, quand je t'avais parlé de Fred, tu m'avais dit qu'il avait lui aussi déménagé. J'étais un peu étonnée qu'il soit parti sans nous dire au revoir, mais je n'avais pas insisté. Le souvenir de ce triste épisode de sa vie a l'air encore de remuer Lolita. Je la serre dans mes bras : - Je suis tellement désolée que tu aies dû supporter seule ce grand chagrin sans pouvoir en parler à quiconque. J'aurais tant aimé pouvoir te consoler. J'ai l'impression quelquefois que tout ce que tu fais pour moi est à sens unique, je ne t'ai rien donné en retour ! - Détrompes toi, Charlie, si tu n'avais pas été là, si je ne m'étais pas sentie responsable de toi, je n'aurais jamais eu le courage après la mort de mes parents de me ressaisir et de me battre pour notre survie. Si tu n'avais pas été là, je serais peut-être restée avec Fred dans l'immeuble en feu. En réalité, ce n'est pas seulement moi qui t'ai sauvé la vie, nous nous sommes mutuellement sauvées la vie ! Photo 06 : Charlie console Lolita (A suivre) | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Lun 22 Fév 2021 - 22:11 | |
| CREPUSCULE : CHAPITRE 9Bonjour à tous, Voici le neuvième épisode de "Crépuscule" qui va être centré sur la suite des relations un peu houleuses entre Lolita et Aidan. C'est Lolita qui est la narratrice. Vous l'avez peut-être remarqué, mes personnages ne portent jamais de casque quand ils sont à moto : à ne pas reproduire dans la vraie vie ! Ce n'est pas qu'ils soient suicidaires, c'est simplement parce que je ne possède pas de casque miniature pour poupées. J'ai essayé de "coller" des casques par photomontage, mais le résultat n'est pas probant, donc j'ai renoncé. Je ne leur fais plus porter de masques anti-COVID non plus (comme je l'ai fait sur certaines photos au début) parce qu'une poupée n'a déjà pas beaucoup d'expression sur le visage, alors avec un masque en plus ! Donc, le réalisme de mes photos a des limites, mais ça, on le savait déjà ! J'espère que vous serez indulgents. Le casting pour ce chapitre est : - Aidan : Tonner 16" fashion doll Aragorn - Lolita : BJD Lillycat Cerisedoll Lilas - la "patiente" d'Aidan : BJD "Maree" Bimong/Jigamaree Avertissement : Comme ce forum est en accès libre, je rappelle que mon récit s'adresse à un public adulte. Bonne lecture! CHAPITRE 9 BAISER VOLÉ
Je suis sortie tôt ce matin pour cueillir quelques plantes sauvages pour le repas de midi. Avec le printemps, les pissenlits poussent en abondance un peu partout. Les feuilles sont jeunes et pas encore trop amères : elles feront une excellente salade. Quant aux fleurs, elles viendront agrémenter un plat de crêpes. D'habitude, Charlie m'accompagne volontiers mais depuis qu'elle est amoureuse de Pablo, elle préfère rester avec lui. Ils passent des heures à se faire des confidences, les yeux dans les yeux. Je ne peux plus compter sur elle ! Photo 01 : Confidence pour confidence J'ai fait ma petite récolte dans l'ancien jardin botanique de la ville parce que c'est un endroit pas trop pollué et de plus, joli. Il reste encore des fleurs qui poussent spontanément et des beaux grands arbres. Il fait soleil ce matin et les oiseaux chantent à tue-tête, on pourrait presque croire que le monde est redevenu comme avant. Photo 02 : Lolita dans le jardin botanique Je reprends le chemin du retour sans trop me presser. A mi-chemin du squat, devinez qui je vois, appuyé nonchalamment sur sa moto, au bord de la route ? Le "biker" ! En m'apercevant, il fait un petit signe de la main. - Tu vas encore me dire que nous nous rencontrons par le plus pur des hasards ? lui dis-je. - Bonjour quand même, Lolita ! Non, en fait, je suis ici depuis cinq heures du matin, à guetter ton passage et à espérer entrevoir ton charmant minois, ce qui illuminerait le reste de ma journée ! - Tu es sûr que tu n'en fais pas un peu trop, là ? - Bon, pour être honnête, j'ai vu Pablo hier et il m'a dit que tu repasserais probablement par ici après ta promenade-cueillette. - On n'est jamais aussi bien trahie que par les siens ! Photo 03 : Rencontre avec Aidan- Tu as trouvé de la salade ? demande-t-il en lorgnant sur mon panier. Tu as l'air de t'y connaître en plantes sauvages. - Ce sont des pissenlits. Ma mère qui était botaniste m'a appris à reconnaître les plantes comestibles. Elle est malheureusement morte trop tôt et n'a pas pu me transmettre tout son savoir. Je le complète comme je peux : dès que je trouve un livre de botanique, je le récupère et j'essaie de l'étudier. - C'est le genre de connaissances qu'il faudrait mettre en commun et qui nous aiderait tous à survivre. Nous avons beaucoup de problèmes, mais les deux principaux sont l'alimentation et la santé. J'ai trouvé quelques volontaires qui seraient d'accord pour planter des légumes. C'est vrai que le dérèglement climatique et la pollution ne nous aideront pas, mais on peut toujours essayer. - Je n'aurais jamais imaginé des Punisseurs agriculteurs ! remarqué-je un peu ironiquement. Aidan soupire, un peu agacé : - Je sais que tu as des idées toutes faites sur les Punisseurs en général et sur moi en en particulier ! D'ailleurs, cette appellation de "Punisseurs" commence à m'énerver, elle ne correspond plus à ce que nous sommes. Sais-tu par exemple que nous avons plusieurs médecins parmi nous ? Bon, ils sont tous un peu âgés car ils ont exercé avant la guerre, mais je les ai convaincus d'enseigner à quelques volontaires comment effectuer des soins basiques, réduire une fracture, recoudre une plaie etc…Je fais partie des volontaires, d'ailleurs. Photo 04 : Aidan apprend à faire un pansement- J'avoue que c'est une bonne initiative, mais il reste le problème des médicaments qui sont pratiquement tous devenus inutilisables. - Je sais, mais on pourrait peut-être utiliser les vertus médicinales des plantes. - Oui, je connais quelques recettes de grand-mère, mais elles ne peuvent pas tout soigner. - Les habitants des bunkers sont capables de fabriquer certains médicaments, mais ils ne sont pas partageurs ! Je fais souvent des affaires avec eux, mais ils ne me sont pas très sympathiques ! Ils sont égoïstes et xénophobes ! - Je n'ai pas l'impression que vous ayez été beaucoup partageurs vous non plus. Vous ne nous avez jamais proposé du carburant ni les autres ressources que vous alliez chercher en dehors de la ville ! - Et bing ! Un direct pour Aidan qui est vaincu par K.O ! Tu as raison, Lolita, nous avons été des affreux méchants, mais je voudrais changer tout ça, crois-moi. Photo 05 : Discussion entre Lolita et Aidan- De toutes façons, ajoute-t-il, il n'y aura bientôt plus de carburant nulle part ! Nous sommes sur la fin des réserves. - Donc, Pablo aurait mieux fait de prendre des leçons d'équitation ! - Tu as raison, dit en riant Aidan. En tous cas, il est très motivé pour les leçons de moto et il pourra bientôt se débrouiller tout seul. Pour en revenir au cheval, on pourrait le réapprivoiser. J'ai vu, il n'y pas très longtemps, une horde de chevaux retournés à l'état sauvage qui traversaient la lande au nord de la ville. Pendant des siècles, les hommes ont vécu en parfaite harmonie avec les chevaux, pourquoi ne pourrions-nous pas faire la même chose ? - Tu as vraiment mille projets en tête, Aidan ! - Il vaut mieux ça que de baisser les bras et se laisser mourir ! Au fait, j'ai oublié de te dire le principal, c'est pour cela que je voulais te voir. Je sais où se trouve Lazare, le fameux endroit que cherche Pablo ! _ Ça, c'est une bonne nouvelle ! - Non. - Pourquoi non ? - Parce que les habitants sont tous morts ou presque. J'ai rencontré dans le bunker Avalon un type qui connaissait Lazare. - Les bunkers ont des noms ? m'étonné-je. - Oui, contrairement à notre ville, ils ont un nom. Donc, il semblerait que les fondateurs de Lazare soient un groupe d'idéalistes originaires d'Avalon. Ils ont voulu quitter le monde artificiel et fermé des bunkers pour créer un lieu de vie plus proche de la nature. Ils ont essayé de se remettre aux activités basiques de l'humanité : l'agriculture et l'élevage. Ils ont rallié une cinquantaine de personnes à leur cause, venant un peu de partout. Tout a bien commencé jusqu'à ce qu'ils soient contaminés par un variant du virus Ebola particulièrement agressif. On suppose qu'il a été ramené par l'un des derniers arrivants. Les rares personnes qui ont survécu ont bien sûr laissé tomber le projet Lazare. - Comme Pablo va être déçu ! - Justement, je ne compte pas lui annoncer la nouvelle de suite. J'ai cru comprendre qu'il était amoureux de Charlie. Si on attend un peu, il ne pourra peut-être plus se passer d'elle et il renoncera à partir d'ici. A ce moment-là, il sera moins déçu d'apprendre que Lazare n'existe plus ! - Tu es vraiment prévenant pour Pablo ! - Oui, je le trouve sympathique : il faut du courage pour partir seul sur les routes à la poursuite d'un rêve ! Moi, à son âge, j'étais un vaurien qui ne croyait en rien ! - Et, tu ne l'es plus ? - Ha ha, la Lolita sarcastique est de retour ! - Disons que je ne crois pas que la vieillesse apporte forcément la sagesse ! - Comment çà la vieillesse ? fait Aidan piqué au vif. Je ne suis pas si vieux que tu le prétends ! Et toi, tu n'es plus si jeune non plus ! Et compte tenu de la faible probabilité de faire des rencontres amoureuses dans notre ville fantôme, tu devrais mieux reconsidérer mon intérêt pour toi ! Mais quel goujat, cet Aidan ! J'ai vraiment envie de le frapper ! Je lève la main pour le gifler, mais il est plus rapide que moi et attrape mon poignet pour l'immobiliser. Avant que je puisse réagir, il plaque un baiser rapide sur ma bouche, puis me relâche et se sauve en riant. - A bientôt, Lolita ! Photo 06 : Une gifle tout juste évitéePhoto 07 : Baiser volé Il enfourche sa moto et démarre en saluant de la main. Je ne sais pas pourquoi, mais quand je suis avec lui, la conversation la plus anodine finit toujours par partir en vrille. Je touche mes lèvres et j'ai encore l'impression de sentir la marque de son baiser. Cela fait si longtemps qu'un homme ne m'a pas embrassée ! J'ai le sentiment d'être la Belle au Bois dormant dans son château solitaire. Mais, je ne suis pas sûre qu'Aidan soit le prince charmant ! Photo 08 : A bientôt Lolita ! (A suivre) | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Dim 7 Mar 2021 - 10:39 | |
| Bonjour à tous,
Dans ce nouvel épisode de Crépuscule, nous ferons plus ample connaissance avec un personnage que nous avons déjà rencontré au chapitre 5 dans l'atelier du "biker" : Zora. Elle ne fait pas partie des protagonistes mais a son importance dans l'histoire. Pour jouer le rôle de Zora, j'ai utilisé une fashion doll Urban Vita (Horsman) parce qu'elle a un look un peu punk ! C'est une poupée que j'ai pas mal bricolée : je l'ai repeinte et lui ai inséré des yeux en verre. L'avantage des Urban Vita, c'est qu'elles sont très bien articulées et peuvent prendre toutes sortes de positions. Ce n'est pas le cas des Tonner : j'ai un mal fou à faire prendre au sieur Aidan les postures même les plus simples ! Il y a aussi quelques autres personnages secondaires :
- Zora enfant : Volks YOSD Chinatsu - Fillette molestée par Zora : Custom House Ange Ai YOSD - Russell : 17" Tonner fashion doll Russell Williams - Diana : 16" Tonner fashion doll Diane Evans - Mick : 12" figurine action avec une tête Phicen (ce n'est pas l'idéal, mais j'essaie de pallier comme je peux mon manque de poupées masculines !)
C'est Zora qui est la narratrice dans ce chapitre, ce qui permettra d'aborder le récit d'un autre point de vue. Elle raconte son histoire avec ses propres mots, pas forcément très policés !
Avertissement : Pour rappel, mon récit s'adresse à un public adulte.
Bonne lecture !
CHAPITRE 10 ZORA LA REBELLE
D'aussi loin que je me rappelle, personne n'a jamais voulu de moi, pas même ma mère ! Un soir, un couple qui se promenait a entendu un petit cri provenant d'une poubelle. Pensant qu'il s'agissait d'un chat abandonné, ils ont soulevé le couvercle, mais à leur grande surprise, ils ont trouvé un bébé, moi ! C'était en 2033, avant la grande guerre. A ce moment-là, il y avait encore des services sociaux, alors on m'a placée dans une famille d'accueil. Comme l'atmosphère était déjà bien pourrie à l'époque : crise économique, pandémie et instabilité politique, j'ai souvent changé de famille au cours de mes deux premières années. Autant dire que ça ne facilitait pas les liens affectifs ! En 2035, lorsque la guerre a débuté, on m'a confié à la famille Pelletier avec laquelle je suis restée jusqu'à la fin des conflits en 2040. Les Pelletier ne m'aimaient pas plus que les autres, mais les services sociaux ayant fermé, ils ne savaient pas à qui me "restituer". On ne peut pas dire que j'étais vraiment maltraitée mais j'avais droit à un peu moins de nourriture, moins d'attention et d'affection que les "vrais" enfants de la famille. En 2040, les Pelletier ont voulu fuir la ville comme beaucoup de gens et ils ne se sont plus embarrassés de scrupules. Ils m'ont abandonnée à mon triste sort avec quelques provisions dans un petit sac à dos, pour se donner bonne conscience, je suppose ! J'avais seulement sept ans.
Photo 01 : Zora, enfant abandonnée
Heureusement, mon chemin a croisé celui d'Angela et Ivan qui ont eu pitié de moi et m'ont embarquée avec eux. Ils voulaient rallier une sorte de communauté qui s'était formée autour d'un certain Russell. C'est ainsi que j'ai rejoint ceux qu'on surnomme maintenant les Punisseurs. Ma vie ne s'est cependant pas vraiment améliorée parmi eux. Angela et Ivan n'avaient pas envie de s'encombrer à temps plein d'un enfant, donc ils ont refilé ma garde à un autre couple. A partir de là, il s'était instauré une sorte de tour de rôle : un foyer volontaire s'occupait de moi pendant quelques temps puis passait la main à un autre quand il en avait marre de me voir ! Un jour, j'ai surpris une conversation entre ma "mère" d'accueil du moment et une voisine :
- Zora est une enfant difficile à aimer ! On devine qu'elle est intelligente, mais elle a toujours un air sournois et son regard est chargé de tant de ressentiment. Parfois, elle me fait peur !
Je ne savais pas ce que ça voulait dire "sournois" ou "ressentiment", mais j'avais compris qu'on ne m'aimait pas. Je m'étais dit : "Eh ben, je me fiche de leur amour ! Tout ce qu'on ne veut pas me donner, je m'arrangerai désormais pour l'obtenir par moi-même." J'avais toujours été bagarreuse et les autres enfants du foyer me craignaient. Si j'avais envie de leur jouet préféré, d'une de leur fringues ou de leur goûter, je finissais toujours par l'avoir. En plus, je les menaçais des pires sévices s'ils caftaient !
Photo 02 : Zora la bagarreuse
Le seul qui n'ait jamais eu peur de moi, c'est Mick, le fils de mes derniers parents d'accueil. Pourtant, il a deux ans de moins que moi, mais il est costaud et teigneux. J'ai commencé par me moquer de lui, parce qu'il bégayait légèrement, puis j'ai essayé de lui faire comprendre qu'il devrait faire mes quatre volontés, mais il m'a regardée dans les yeux et m'a rétorqué :
- T'as pas… pas intérêt à me chercher des poux ! Même si t'es…t'es une fille, je te démolirai le portrait !
Depuis, je dirais qu'on se respecte mutuellement : il est pour moi ce qui ressemble le plus à un ami. Même quand j'ai quitté sa famille pour m'installer toute seule dans un squat, on a continué à se voir. Mais attention ! Il n'y a rien de sexuel entre nous, d'ailleurs, je crois qu'il préfère les garçons. Je n'ai aucune copine mais à part Mick, je fréquente quelques autres mecs, pas les meilleurs éléments des punisseurs, je dois dire ! Auprès d'eux, j'ai appris à me battre et à me servir d'un couteau, ce qui est plus utile pour survivre dans notre monde que de maîtriser la lecture et l'écriture. Je n'ai pas autant de force qu'un homme mais je sais taper où ça fait mal. En résumé, je vis ma petite vie indépendante, ni heureuse, ni malheureuse. Je rends quelques services à mes copains qui m'en rendent en retour : donnant, donnant !
Photo 03 : Zora apprend à se battre
Concernant Aidan, je le connaissais comme tout le monde parce qu'il fait partie de la clique de Russell mais je ne le fréquentais pas spécialement parce que je le considérais comme un empêcheur de tourner en rond ! Il a un autre style que Russell qui en impose par sa force et son autorité. Lui, il a l'air de ne jamais rien prendre au sérieux mais au final, il sait aussi se faire respecter. Un jour, il m'a surpris en train de voler une bouteille de whisky dans la réserve. La réserve, c'est un genre de magasin où Russell et Aidan stockent les marchandises qu'ils obtiennent des Bunkers en échange du carburant. On ne peut pas vraiment les acheter puisque l'argent n'existe plus, mais on peut en recevoir quand on rend un service ou on fait un travail pour la collectivité.
- Tu veux bien reposer cette bouteille, Zora, m'a-t-il ordonné en me faisant de gros yeux. En plus, l'alcool, c'est mauvais pour ta santé ! - C'est pas pour moi ! lui ai-je rétorqué.
Je disais la vérité : c'était juste pour m'en servir comme monnaie d'échange, au cas où j'aurais un service à demander à un de mes copains. Moi-même, je ne prends jamais d'alcool ou de drogue : c'est bon pour les faibles ! Je préfère garder l'esprit clair pour mieux manipuler ceux qui y sont addicts.
Un autre jour, Aidan m'a surprise avec Mick en train de caillasser un jeune squatteur : notre jeu favori ! Il a couru vers nous en nous demandant d'arrêter immédiatement, il avait l'air furax. Mick n'a pas apprécié qu'on lui donne des ordres et il a craché dans sa direction en criant :
- Je fais…fais ce que je veux, t'es pas mon père !
D'un bond, Aidan l'a empoigné au cou et l'a plaqué contre un mur. Mick gigotait en essayant de se libérer de sa poigne.
- C'est bien possible, mais jusqu'à nouvel ordre, c'est moi et Russell qui fixons les règles à observer et tu es prié d'obéir ! De toutes façons, je connais ton père et je doute qu'il approuve ce que tu viens de faire. Je lui en toucherai un mot d'ailleurs. Maintenant, dégage !
Photo 04 : Altercation entre Aidan et Mick
Aidan relâcha Mick qui partit sans demander son reste. Il se tourna vers moi :
- Tu devrais mieux choisir tes fréquentations, Zora ! - Bah, je suis moi-même une mauvaise fréquentation !
Il a ri et a ajouté :
- Au lieu de faire des trucs idiots, viens travailler pour moi. On a besoin de bras pour restaurer un château d'eau. Je te donnerai en échange des articles de la réserve, sauf l'alcool bien sûr ! - Va te faire voir, Aidan !
Je me suis éloignée en lui faisant un doigt d'honneur.
Tout a changé en février de cette année, quand Russell a fêté ses 38 ans. Il a décidé d'inviter tout le monde et de faire table ouverte. Je n'aime pas spécialement Russell mais comme je savais qu'il y aurait beaucoup de bouffe, vous pensez bien que je n'allais pas rater ça !
Comme prévu, la soirée avait été très bien organisée avec des montagnes de nourriture et de boissons alcoolisées. Russell avait fait mettre en route les générateurs électriques et on avait même de la vraie lumière ! Il y avait beaucoup de monde que je ne connaissais pas mais j'ai vite repéré Aidan qui avait fait des efforts d'élégance en portant une chemise à la place de ses habituels T-shirts. Il me remarqua lui aussi :
- Tiens, Zora la rebelle est sorti de son trou ! - Tout le monde est invité, non ? - Bien sûr ! Pardon, je n'aurais pas dû dire ça, ce n'est pas très gentil !
C'était bien la première fois que quelqu'un me demandait pardon ! Je l'ai observé, et je ne sais pas si c'est la lumière ou quoi, mais je l'ai trouvé plutôt beau gosse. Et puis, quand il voulait, il pouvait être gentil. Il a parlé quelques instants avec moi, puis est parti rejoindre d'autres invités. Je le surveillais du coin de l'œil et j'ai remarqué qu'il buvait pas mal. Dire que ce faux jeton m'avait fait la morale sur les méfaits de l'alcool, peu de temps auparavant !
Photo 05 : L'anniversaire de Russell
Il se faisait tard et je commençais à m'embêter ferme ! Je n'avais plus faim et je pensais à partir quand je suis tombée sur Aidan qui m'avait l'air méchamment imbibé. Il ne marchait plus très droit et gloussait bêtement. Frappée d'une subite inspiration, je lui ai proposé de l'aider à rentrer chez lui.
- Pas besoin…a-t-il répondu d'une voix pâteuse.
Ne l'écoutant pas, j'ai empoigné fermement son bras et l'ai guidé vers la sortie. Malgré son état, il a retrouvé le chemin de son squat situé à deux pas de son atelier. Heureusement qu'il s'était installé au rez-de-chaussée, je n'aurais pas pu lui faire monter un escalier ! Il parvint à atteindre son lit et à s'asseoir dessus. J'aurais pu le laisser là et m'en aller, mais j'ignore pourquoi, j'entrepris de l'aider à se déshabiller. Alors que je déboutonnais sa chemise, j'ai eu une envie irrésistible de l'embrasser. Surpris, il a perdu l'équilibre, et nous sommes tombés tous les deux sur le lit. Je ne vous raconterai pas la suite !
Le lendemain, j'étais déjà réveillée depuis longtemps quand Aidan ouvrit un œil. Je vis de la stupéfaction dans son regard :
- Qu'est-ce que tu fais là, Zora ? - A ton avis, qu'est-ce que je peux bien faire dans ton lit ? T'as pas une petite idée ? - Oh, non ! On ne l'a pas fait ? a-t-il gémi. - Tu ne te souviens de rien ? - Non, c'est le black-out complet depuis hier soir !
Photo 06 : Amnésie
Il se frotta les tempes et me demanda d'aller lui chercher du paracétamol dans la salle de bain. Il y en avait plusieurs boîtes, même pas périmées ! J'en profitais pour lui en piquer une : ça pouvait toujours servir ! Quand je revins, il me dit :
- Ecoute, Zora, j'ai l'impression d'avoir un marteau-piqueur qui me pilonne la tête ! On reparlera plus tard de ce qui s'est passé cette nuit, alors, sois gentille, laisse-moi.
Je me suis rhabillée et je suis partie. Pendant que je marchais, une évidence m'est tombée dessus brutalement : de même que je recherchais désespérément l'amour de mes parents d'emprunt, je brûlais d'envie d'être aimée par Aidan ! Soudain, j'ai mieux compris ce que signifiait l'expression "coup de foudre". C'est vrai que j'aurais pu mieux choisir que de tomber raide dingue d'un type qui ne se souvenait même pas d'avoir fait l'amour avec moi ! Mais je n'y pouvais rien, c'était comme ça !
Le lendemain, j'ai retrouvé Aidan dans son atelier, en train de bricoler sur une moto. Il n'avait pas l'air super heureux de me voir mais comme il était poli, il m'a fait signe d'entrer.
- Je suis désolé pour ce qui s'est passé l'autre nuit, Zora. Je n'étais pas dans mon état normal, sinon rien ne serait arrivé. - Ça veut dire quoi ? Que je suis trop moche pour te plaire quand tu es à jeun ? - Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! protesta-t-il, un peu embarrassé. Tu es très jolie, mais une attirance entre deux personnes ne dépend pas seulement du physique. Il y autre chose d'insaisissable, qu'on ne peut pas expliquer ou contrôler.
Il n'avait pas tout à fait tort : pourquoi je le trouve irrésistible maintenant alors que je ne pouvais pas le blairer, il y a un mois ?
- Et puis, je suis trop vieux pour toi, j'ai 35 ans ! Quel âge, tu peux avoir ? 20 ans ? - 25 ans. - Bon, ça fait quand même dix ans de différence ! Trouve toi un copain de ton âge. Tiens, tu t'entends bien avec Mick, non ?
Ça, c'était trop fort ! Il y avait peu de temps, il trouvait que Mick était une mauvaise fréquentation, et maintenant il voulait me jeter dans ses bras, rien que pour se débarrasser de moi !
- Mick est gay, lui ai-je annoncé avec une satisfaction non dissimulée. - Ah, eh bien, tu dois connaître d'autres garçons, non ? Ravissante comme tu es ! ajouta-t-il hypocritement. - Tu n'es pas si vieux que ça, ai-je insinué, si j'en crois certains souvenirs de la nuit que nous avons passé ensemble ! - Tu n'es pas obligée de faire des allusions graveleuses ! rétorqua-t-il d'un air contrarié. - Grave…quoi ? - Laisse tomber ! Bon, excuse-moi, Zora, mais j'ai du travail à terminer.
Du travail, tu parles ! C'était une façon polie de me congédier.
Photo 07 : Conversation dans l'atelier
De ce jour, je pris la résolution de ne plus lâcher Aidan. J'irai le voir le plus souvent possible, et à force, il finira par s'habituer à moi et peut-être bien par me remarquer enfin ! Quand je veux quelque chose, je trouve toujours le moyen de l'obtenir !
J'ai commencé à mettre en œuvre mon plan quand cette fille est entrée en scène de façon inattendue : une sale petite Squatteuse ! J'ai tout de suite repéré qu'elle ne laissait pas Aidan indifférent, rien qu'à la manière dont il la regardait.
Après cet épisode, j'ai décidé de m'installer dans un squat qui a une vue imprenable sur l'atelier et la maison d'Aidan. Cela me permet d'espionner ses faits et gestes. Je n'ai pas revu Lolita dans les parages mais j'ai remarqué qu'Aidan part souvent à moto vers les quartiers sud où résident la plupart des Squatteurs. Je parie qu'il va la retrouver !
J'ai eu alors une idée que je pensais brillante. J'irai trouver Russell et je lui ferai croire qu'Aidan complote avec Lolita pour conclure une alliance avec les Squatteurs. Avec un peu de chance, il lui interdira de revoir cette fille et j'en serai débarrassée !
Ce matin, j'ai pris mon courage à deux mains et je suis allée frapper chez Russell qui m'a reçue avec sa compagne Diana. Ils habitent un squat bien retapé, plutôt confortable, tout l'inverse du mien ! Ils sont ensemble depuis seulement cinq ans, mais certains Punisseurs disent qu'il a changé à son contact, qu'il s'est "ramolli". En tous cas, il a toujours son épée ridicule qui doit peser une tonne !
Photo 08 : Zora chez Russell et Diana
- Que puis-je pour toi, jeune fille ? me demande-t-il de sa voix grave.
S'il y a bien une chose que je déteste, c'est qu'on m'appelle jeune fille, mais je prends sur moi et leur expose ma théorie du complot entre Aidan et Lolita. Il m'écoute patiemment mais lorsque j'ai fini, il éclate d'un rire tonitruant.
- Tu sais, je connais Aidan depuis presque vingt ans. Même si nous n'avons pas toujours les mêmes opinions, il reste mon ami et il ne me cache rien. Je sais qu'il voudrait un rapprochement avec les Squatteurs mais c'est encore loin d'être fait, et je ne lui en veux pas pour ça. Il est libre de voir qui il veut et je pense qu'il s'intéresse à Lolita pour d'autres raisons que le complot. - Oui, je crois que notre Aidan est tout simplement amoureux ! ajoute Diana en souriant.
Juste ce que je ne voulais pas entendre ! Cette Diana, avec ses manières dégoulinantes de gentillesse et sa voix de chatte ronronnant, je lui arracherais bien les yeux !
- Pardon de vous avoir dérangés pour rien ! Je me suis trompée, balbutié-je.
Je suis partie en me sentant minable et parfaitement ridicule. Il faudra que je trouve un autre moyen pour me débarrasser de Lolita.
(A suivre)
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| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Lun 22 Mar 2021 - 21:26 | |
| Bonjour à tous,
Après l'épisode un peu chaotique consacré à Zora, c'est un chapitre plus calme qui nous attend avec comme protagonistes, Charlie et Pablo. J'ai décidé de donner la parole pour une fois (et ce sera l'unique fois, je pense !) à Pablo. C'est un personnage déterminant dans "Crépuscule" puisque c'est à partir de son arrivée impromptue dans la ville que les destins de Charlie et Lolita vont changer.
Ce n'est pas un chapitre essentiel pour le déroulement de l'intrigue mais j'ai pris plaisir à composer des photos de bord de mer (peut-être parce que j'ai envie de vacances en ce moment !). Comme il y a beaucoup de photos, j'ai découpé l'épisode en 3 parties.
Voici donc un séjour idyllique à la mer raconté par Pablo !
Avertissement : Récit destiné à un public adulte.
CHAPITRE 11 LA PLAGE ROMANTIQUE
Après environ un mois passé à m'entraîner avec Aidan, je peux dire que je sais rouler à moto. Je ne suis pas encore vraiment à l'aise dans toutes les situations mais pour l'essentiel, je peux me débrouiller. Aidan m'a proposé très gentiment de me prêter l'une de ses motos. Il est devenu pour moi un ami ou plutôt une sorte de grand frère parce qu'il a plus d'expérience que moi et peut me conseiller dans pas mal de domaines et pas seulement en matière de moto !
Pour fêter la fin de mes leçons de conduite, Aidan m'a suggéré d'emmener Charlie à la mer et de passer une nuit sur place. Il y a pas mal de maisons de vacances abandonnées dans lesquelles nous pourrions camper. Lolita n'a pas été tout de suite enchantée par la proposition parce qu'elle a toujours peur pour notre sécurité. Elle est un peu mère poule ! Mais elle a fini par accepter l'idée, surtout je pense, parce que Charlie l'a harcelée pour qu'elle change d'avis !
Le matin du grand jour, je vais chercher à l'atelier d'Aidan la moto qui m'est destinée, et ensuite, nous rejoignons tous deux à moto le squat de Lolita et Charlie. Je suis extrêmement fier de montrer ma maîtrise de l'engin aux deux filles qui, d'ailleurs m'applaudissent pour plaisanter, comme si j'étais un gladiateur entrant dans l'arène !
Photo 01 L'arrivée de Pablo et d'Aidan au squat.
Nos sacs à dos sont déjà prêts et Charlie et moi, sommes impatients de partir. Lolita nous fait cent recommandations :
- Avant d'entrer dans un squat, vérifiez qu'il est suffisamment en bon état pour ne pas s'écrouler sur vous ! - Bien sûr, Lo, on n'est pas complètement idiots !
Aidan intervient :
- Lolita, ils ne vont pas au bout du monde, il y a seulement 20 minutes de trajet à tout casser ! Tu te rappelles ? Tu y es allée il n'y a pas si longtemps. - C'est vrai, reconnaît Lolita. Eh bien, amusez-vous bien et à demain !
J'enfourche ma moto et Charlie s'installe sur le siège passager. Nous faisons de grands signes à Aidan et Lolita et je démarre.
Photo 02 : Le départ de Charlie et Pablo.
Nous avons de la chance, il fait un beau soleil et presque chaud, alors que nous ne sommes qu'au printemps. La route est très mauvaise mais Aidan m'a mis en garde. Je zigzague entre les grands trous qui se sont formés sur la chaussée. Certains sont encore remplis d'eau de la dernière pluie et ressemblent presque à de petites mares ! Au bout d'un quart d'heure de conduite un peu éprouvante, nous voyons le bleu scintillant de la mer à l'horizon.
- La mer ! crie Charlie toute excitée.
Je tourne la tête pour lui sourire mais elle me rappelle à l'ordre :
- Pablo, regarde la route, si tu veux que nous arrivions entiers !
Nous parvenons à destination peu de temps après et nous nous arrêtons le long d'une balustrade en bois, face aux flots qui sont encore plus bleus que dans mon imagination. Le vent soulève mes cheveux et j'ai l'impression de mieux respirer que dans la ville.
Photo 03 : Les flots bleus.
- C'est la première fois, dis-je, et toi ? - Moi aussi, répond Charlie en tournant vers moi son regard aussi bleu que la mer. J'adore vivre les premières fois avec toi !
Si je n'étais pas déjà amoureux d'elle, je crois que j'aurais été foudroyé par son charme à l'instant même. Je lui prends la main et nous descendons vers la plage. Toute une rangée de cabines colorées nous accueille. Elles sont inutilisées depuis longtemps mais sont pour la plupart encore en bon état.
Photo 04 : Les cabines de plage.
- C'est exactement ce qu'il nous faut ! Nous n'avons pas besoin d'un abri plus grand que ça.
Je ramasse un gros galet avec lequel je fais sauter assez facilement le cadenas de l'une des cabines. L'intérieur sent un peu le renfermé mais quelques affaires de plage sont restées sur place. Nous découvrons entassés dans un coin plusieurs matelas de plage qui nous seront bien utiles cette nuit, et deux chaises pliantes. Nous nous changeons et enfilons des tenues plus adaptées : Lolita nous a dégotté dans un ancien magasin de sport des maillots de bain et des shorts.
Nous partons aussitôt en exploration et empruntons un chemin sablonneux bordé d'herbes folles.
Photo 05 : Le chemin bordé d'oyats.
Nous n'avons pas l'habitude de marcher dans le sable et avançons péniblement. Mais heureusement, la mer n'est pas bien loin et s'offre bientôt à nous dans toute sa beauté.
Photo 06 : Vue imprenable.
- J'ai envie de tremper mes pieds dans l'eau ! s'écrie Charlie. - Eh bien, qu'est-ce qu'on attend ?
Dernière édition par ThibaDutilleul le Lun 22 Mar 2021 - 21:38, édité 5 fois | |
| | | ThibaDutilleul
Nombre de messages : 3104 Localisation : LILLE - FRANCE Date d'inscription : 06/04/2014
| Sujet: Re: Crépuscule - Nouveau ! Dernier épisode (Bas page 2) Lun 22 Mar 2021 - 21:26 | |
| Nous dévalons la pente en courant et rentrons dans l'eau en poussant des petits cris parce qu'elle est un peu froide. Une mouette nous survole et semble rire pour se moquer de nous.
Photo 07 : Premier contact avec la mer.
Au bout d'un moment, nous nous habituons à la température de l'eau et décidons d'avancer plus loin dans la mer, mais pas trop loin parce qu'aucun de nous deux ne sait nager.
- Aidan a promis qu'il m'apprendrait un jour à nager, dis-je. - Tu l'aimes bien, j'ai l'impression ! - Plus je le connais, et plus je l'apprécie. Je ne comprends pas pourquoi Lolita semble se méfier de lui. - Je crois qu'il a toutes les qualités pour lui plaire mais qu'elle ne veut pas le voir tel qu'il est parce que c'est un Punisseur. Elle n'a jamais accepté la mort de ses parents qu'elle pense injuste et de l'entière faute des Punisseurs. - Cela fait des années ! Je pense qu'elle serait plus heureuse si elle faisait enfin son deuil. - Si nous étions capables de régler nous-même nos problèmes psychologiques et nos blocages, le monde serait parfait ! - Tu as raison, c'est plus facile à dire qu'à faire !
L'eau est malgré tout assez gelée et Charlie se blottit contre moi, ce qui a pour effet de provoquer chez moi quelques émotions inavouables ! Je l'embrasse et elle frissonne, j'espère de désir plutôt que de froid !
Photo 08 : Bain glacial.
Le bain glacial nous a mis en appétit et nous pique-niquons dans les dunes, à l'abri du vent. Lolita nous a préparé des petits pains et des biscuits. Aidan nous a offert une boîte de pâté de volaille et une tablette de chocolat issues de la fameuse "réserve" des Punisseurs. Un vrai festin !
- Maintenant que tu sais rouler à moto, est-ce que tu vas partir à la recherche de Lazare ? me demande Charlie. - Pas de suite, je pense. Il reste toujours la question de savoir comment je pourrai me procurer du carburant.
Charlie baisse la tête et poursuit d'une petite voix :
- Mais tu finiras par partir…
Elle ne m'a jamais demandé de rester ni fait du chantage affectif pour que je renonce à mon projet, mais je sais bien qu'elle n'a pas envie que je parte. Moi aussi, il y a des jours où je suis tenté d'abandonner mon projet. J'ai trouvé un nouveau foyer chaleureux avec Charlie et Lolita. Je ne suis pas pressé de renouer avec la solitude et l'inconfort de mes voyages en solitaire. Pourtant, je suis persuadé que nous ne pouvons pas continuer à vivre dans le monde tel qu'il est aujourd'hui. Ce sont les hommes qui l'ont détruit, mais seuls les hommes peuvent le reconstruire.
- Regarde-moi, Charlie, dis-je en lui relevant le menton. Tu sais que je t'aime et que tu comptes pour moi plus que tout au monde, mais je ne veux pas qu'on vive en ayant peur du lendemain. Je veux trouver un endroit où les hommes ont vraiment la volonté de changer l'avenir. - Mais, tous les projets que fait Aidan vont dans ce sens, non ? - Oui, mais ce ne sont que des projets, et il n'a pas beaucoup de monde derrière lui pour l'instant. Je veux du changement tout de suite et non pas dans plusieurs années !
Photo 09 : Tu sais que je t'aime !
- Je ne t'empêcherai jamais de partir, Pablo. Simplement, j'ai peur de te perdre et de ne jamais te revoir. Le monde est rempli de dangers et j'ai le sentiment que mon bonheur est si fragile ! Je la prends dans mes bras. Elle me serre fort, puis s'empare de mon bras et m'attire tout doucement sur le sable chaud et me murmure : - J'adore vivre les premières fois avec toi !
J'aimerais arrêter le temps et rester indéfiniment dans les bras de Charlie, mais déjà, la lumière du jour prend des teintes sépia. Nous nous levons à contre-cœur et décidons de faire une dernière promenade main dans la main sur la plage. Je vis l'un des moments les plus sereins et les plus heureux de ma jeune vie !
Photo 10 : La plage au crépuscule.
Nous regardons le ciel s'embraser et le soleil, petite boule de feu, s'enfoncer tout doucement derrière les montagnes.
Photo 11 : Coucher de soleil sur la mer
Dernière édition par ThibaDutilleul le Lun 22 Mar 2021 - 21:35, édité 2 fois | |
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