Mur des lamentations bis

Récemment, j'ai eu peur. Pas juste de la petite peur. Non, non. C'était juste mon agresseur qui a essayé de prendre contact avec moi. Et qui a distillé en moi une peur panique tellement forte que j'ai perdu littéralement tout mes moyens. J'ai tellement été habitué à subir de la violence que j'ai pas su quoi faire au début. Puis j'ai osé appelé au secours. C'était la première fois de ma vie que j'appelais réellement à l'aide, que j'étais en danger et que je ne savais vraiment plus quoi faire. Et... à ma grande stupeur, j'ai eu une réponse. Des amies sont venues m'aider. J'ai dû quitter mon domicile (car mon agresseur sait où j'habite).

J'ai appelé un numéro d'aide aux victimes, je suis allée au tribunal d'instance de la ville pour voir une juriste. J'ai même la CPAM qui m'a appelé et qui m'a demandé comment ça se passait car je suis en arrêt maladie depuis juin 2020 (avec mise en place d'un mi-temps thérapeutique et quelques arrêts malgré tout entre deux reprises). La CPAM m'a orienté vers une association, pour m'accompagner d'un point de vue sociale en plus de l'accompagnement juridique que j'ai. Mon médecin traitant et ma psy m'encadrent également.

Et depuis peu, j'essaie de faire reconnaître mon statut de victime d'un point de vue juridique. Et pour cela, il faut que j'aille porter plainte. Le seul souci ? Je suis toute seule dans ce combat. Ma famille a décidé de faire la sourde oreille et aucun membre de cette dernière n'a daigné me demander comment j'allais entre temps, si j'étais en sécurité ou autre. Pire encore : certains membres sont des témoins. J'ai besoin d'eux pour cette plainte. Et je ne sais pas s'ils voudront parler. J'aurais aimé en parlant avant, leur expliquer mes démarches. Mais c'est inutile : chacun se barricade ou m'ignore. C'est un abandon pur et simple de ma propre famille de sang devant mon agresseur et ma maladie.

Par chance j'ai des amis.ies qui sont là pour me soutenir. Plusieurs assurent des retraites stratégiques et des zones de sécurité, à défaut de pouvoir m'accompagner dans toutes mes démarches (parce qu'ils ont aussi leur vie et que c'est déjà beaucoup).

Cette plainte, j'en ai pour deux ans minimum. Avec beaucoup de frais à avancer et sachant que je n'ai plus de boulot. Je ne suis pas sur la paille non plus mais c'est... exténuant de devoir à chaque nouvelle instance, à chaque nouvelle demande, procédure ou autre... de réexpliquer ma situation, de revivre à chaque fois mon traumatisme et de souffrir encore de cauchemars sans fin parce que je dois revivre encore et encore ces moments douloureux. Et avec ça, la violence du silence de ceux qui devaient être là pour moi mais qui ont choisi de m'abandonner plus qu'autre chose.

Je suis épuisée. Et peu de personne comprenne pourquoi (bonjour Pôle Emploi >_>'). A part ceux qui partagent mon quotidien ou des personnes qui sont habituées à aider des victimes...