Faire la manche ...

Je voulais pas trop parler sur le sujet mais certains propos me font de la peine..beaucoup de peine..

Je suis fille d'SDF qui fait la manche...Hé oui y a un être humain avec une histoire derrière cette main demandeuse et celle de mon papa à été désastreuse...

Nous l'avons sorti de la rue il y a 7ans mais ce fut de courte durée car après 6mois il y est retourné pour y disparaitre pendants 6ans.

Après des aller viens vers Mallorca (ou il ce trouve),je les retrouver il y a un mois sur un trottoir fessant la manche..je me suis juste assise avec pour discuter et lui offrir un café.

Et je viens de réussir après 1mois de galère administrative a obtenir une carte consulaire pour qui puisse quitter l'ile et revenir.

Les administrations en on rien a faire d'un homme dans la rue..il paye pas de taxe,sa enlaidi le blason de la ville,sa fait peur au touriste..sa ce fait tabassé par les ti jeune défoncé voir tué...(il a plus de dents suit a un passage a tabac gratuit)

Trouver du boulot???Ahahaha malgré des gros diplômes et trilingue,rien dés que vous avez plus d'adresse fixe on veut plus de vous.Donc il vous reste le bon vouloir des passant.

Mon grand oncle informaticien qui a crée les programme de la banque national de Belgique est mort seul comme un rat a la gare de Bruxelles Midi il y a 5 hiver.

Vous aller pensé "oh comment elle fait pour pas le sortir de là" Bah ses pas facile de réintégrer une personne dans la société même quand ses notre propre père...

Voilà pour l'histoire
Et je parle de vrai SDF pas des mancheur expérimenter.

Ben je pense qu'à la base ce sujet portait non pas sur les personnes qui par un sale coup de la vie ce sont retrouvées empêtrées dans la spirale de la rue, mais plus des gens qui se servent du fait de mendier/tirer la corde sensible pour arrondir leur fin de mois "sans trop se fouler" (si je puis dire).
Un peu comme si moi, qui ait de quoi subvenir à mes besoins quotidien, je choisissait d'aller faire la manche pour me faire un pécule supplémentaire plutôt que de trouver un petit job (par ex.).

J'ai lu tout ce sujet ya des jours et depuis j'ai certainement du en retenir une version remixée et déformée mais bref j'aimerais que les gens qui tiennent (ou s'accordent sur) des discours genre "moi j'ai eu la vie très dure, je m'en suis pris plein la gueule et j'ai du tricoter trois fois plus que les autres pour en arriver où je suis maintenant alors j'ai aucune pitié pour ceux qui ne sont pas capable de grimper leur Everest personnel" se rendent compte qu'elles ont une putain de force intérieure (ou une putain de chance, ou les deux) mais que c'est pas le cas de tout le monde, et que les péripéties malheureuse les unes après les autres ça finit par miner, démonter, et qu'il est compréhensible que certaines personnes soient dans l'incapacité de s'en remettre.
Cette façon de penser qu'on a que ce qu'on mérite est simplement méchante (bouh!).
Elle autorise à n'avoir de compassion pour rien ni personne. Et du coup elle mène à rien.

J'ai du mal à croire que les sdf que je croise quand je suis en France aient une quelconque envie de perdre leur fierté à mendier, pour certains, c'est ça ou mourir un peu plus !

De plus, je rajoute, que ça peut arriver à n'importe qui d'entre vous se retrouver sans famille, amis sur qui compter !

J'ai beaucoup de peine de voir des gens sans toit, qui ont tous perdu ! Quand je les vois, je me dis que ça peut m'arriver à tous moment ! Et que ce jour, je serais bien contente qu'on me donne de quoi manger (et remonter la pente, si c'est possible).

C'est vraiment un sujet qui me touche ! J'ai vu des reportages, j'ai du mal a comprendre comment on peut laisser ces gens dans la rue dans l'indifférence alors qu'ils ont servis leur pays ! j'ai beaucoup de mal !

Personnellement, je ne donne généralement pas d'argent aux sdf croisés dans la rue. Ce n'est pas par manque d'empathie... Mais à qui donner? J'évite soigneusement les réseaux mais la quantité reste telle que je ne saurais pas qui "aider".
Si certaines personnes se satisfont de leur vie de sans-abris, ils en ont souvent des raisons... des immigrés qui gagnent 3 fois plus en mendiant qu'en travaillant durement et se bousillant la santé dans leur pays d'origine.
Et il ne faut pas oublier non plus que la plupart des SDF sont totalement déconnectés de "notre" monde. Ils sont désociabilisés, ils ne savent plus, ne sont pas capables de "franchir la limite" dans l'autre sens.
Je pense qu'être SDF ce n'est jamais un choix.

"Mais y'a des foyers et parfois y'a des places mais les SDF refusent qu'on les y emmène"
oui "parfois", et ces mêmes sdf savent qu'ils ne pourront pas rester lgtps et veulent garder "leur" bouche d'aération qui les réchauffe et que d'autres squatteront s'ils s'en vont.
Et les animaux sont rarement autorisés, et ils sont nombreux à se raccrocher à la vie avec leurs petits compagnons à poils... :/

Alors c'est sûr, je ne supporte pas la mendicité agressive, et par principe je ne donnerai jamais à quelqu'un qui m'aborde de façon désagréable.
Mais je réponds toujours bonjour aux sdf qui m'offrent le leur

Je trouve ça quand même un peu triste les propos de certaines personnes qui disent qu'ils n'ont aucune empathie pour ces sdf car eux ils ont bossé dur pour en arrivé là dans la vie, etc etc... Car vous avez sans doute eu plus de chances dans la vie que ces gens là...
Par exemple, ma meilleure amie connait une fille qui, quand elle a eu 18 ans, sa mère la mise dehors. Et oui ça existe...!
Son père vient la voir une fois par mois pour lui acheter deux-trois repas puis il s'en va, il rentre chez lui retrouver sa femme, la mère de sa fille, qui ne veut plus d'elle à la maison. Son père ne conteste pas d'ailleurs...
Cette fille a bien essayé de s'en sortir puisqu'elle est allé chercher de l'aide à un centre pour jeunes de - de 25(ou 30 ans je sais plus) qui ont des problèmes, dépressif, etc. Ils l'ont accueillit mais le nombre de place étant limité, elle a du partir et cela n'a pas suffit. Aujourd'hui elle est toujours à la rue et ses préoccupations sont : économiser un peu de ce qu'on lui donne pour se payer un duvet.

Voilà, tout ça pour dire que tout le monde n'a pas autant de chances dans la vie de ce côté là du moins. Si vous étiez né dans sa famille à sa place, qu'auriez-vous fait ?

Je ne sais pas si c'est fréquent mais j'ai plusieurs fois entendu des SDF dire qu'ils ne voulaient pas aller dormir dans les centres/refuges parce qu'ils s'y faisaient voler leurs affaires par les autres, même le peu qu'ils avaient.
Ce n'est donc pas forcément par fierté ou parce qu'ils assument le fait d'être dans la rue, mais parce que tel quel ça comporte des risques qu'ils ne veulent pas prendre.

Mais le sujet de la discussion au départ c'est sur le fait de faire la manche ou sur les SDF ?
Parce que personnellement je ne pense pas que ce soit tout-à-fait la même chose : il y a des SDF qui font la manche et d'autres pas, qui vivent dehors sans rien demander. Et il y a des personnes qui ont un toit/lieu de vie où rentrer dormir le soir mais qui font la manche dans la journée pour gagner leur vie.
Parmi tous ces gens il y a ceux qui sont réellement dans le besoin, et ceux comme beaucoup de femmes et gamins Roms qui font la manche pour des réseaux mafieux, ou encore des gens qui ont décidé de profiter de la générosité des gens...
Comment être sûr qu'en donnant de l'argent on aide vraiment la personne ou si on alimente les réseaux ? A part en essayant de creuser un peu plus auprès de ces personnes pour connaitre leur " motivation " derrière le fait de faire la manche.

En revenant de la poste j'ai de nouveau croisé une Dame que je vois de temps en temps. La dernière fois elle m'a demandé une pièce pour acheter du pain, j'avais pas de monnaie. Ce soir elle était là, clairement mal à l'aise, à demander une pièce pour de nouveau acheter du pain. Je suis sortie de la boulangerie avec deux baguettes + 2€ pour elle, c'est pas grand chose mais elle en avait les larmes aux yeux. Je me suis rarement sentie aussi mal, je ne savais plus où me mettre. Elle est partie avec ses deux baguettes et sa pièce, j'espère que pour ce soir ça aura pu l'aider.

Comme quoi des fois on croit "être habitué" et puis ça vous revient dans la tronche sans prévenir.

Anne-Laure a écrit:

Je ne sais pas si c'est fréquent mais j'ai plusieurs fois entendu des SDF dire qu'ils ne voulaient pas aller dormir dans les centres/refuges parce qu'ils s'y faisaient voler leurs affaires par les autres, même le peu qu'ils avaient.
Ce n'est donc pas forcément par fierté ou parce qu'ils assument le fait d'être dans la rue, mais parce que tel quel ça comporte des risques qu'ils ne veulent pas prendre.

Ici c'est plus que fréquent.
Les centres sont malheureusement un catalyseur de "mauvaises choses", violence, drogue, puce et compagnie.
Après, je suppose que ce n'est pas identique dans toutes les régions.

mathoue a écrit:

Je trouve ça quand même un peu triste les propos de certaines personnes qui disent qu'ils n'ont aucune empathie pour ces sdf car eux ils ont bossé dur pour en arrivé là dans la vie, etc etc... Car vous avez sans doute eu plus de chances dans la vie que ces gens là...

Ça me fait toujours mal au cœur car j'en croise souvent mais je n'ai aucune empathie pour les gens qui m'insultent de sal*pe quand je passe car je ne m'arrête pas.

edit : ok, laissez tomber, je n'interviendrais plus ici.
si ça pose pas de problème à certaines que les propos soient mal compris et que du coup certaines soient blessées par des propos qui n'allaient pas du tout dans le sens de ce qu'elles ont compris, et bien soit.
mais ce sera sans moi
(mais qu'on vienne pas me parler de bonté humaine quand ça gène personne que certaines soient blessées sans raison)

Est-ce qu'on a le droit de parler de la misère en général? Ou faut que je lève le doigt et que je demande l'autorisation?

Si ils t'insultent, faut passer outre... faut voir le back ground derrière et se dire que cette personne est désespérée ! Faut pas s'arrêter sur leur propos ! ils faut voir plus loin !

Mylène. a écrit:

mathoue a écrit:

Je trouve ça quand même un peu triste les propos de certaines personnes qui disent qu'ils n'ont aucune empathie pour ces sdf car eux ils ont bossé dur pour en arrivé là dans la vie, etc etc... Car vous avez sans doute eu plus de chances dans la vie que ces gens là...

Ça me fait toujours mal au cœur car j'en croise souvent mais je n'ai aucune empathie pour les gens qui m'insultent de sal*pe quand je passe car je ne m'arrête pas.

Oui évidemment je ne parle pas de ces gens irrespectueux là ! ^^

Je ne sais pas si on peut vraiment quantifier la misère pour savoir à qui je donne en premier... Bizarrement je ne me pose pas la question en donnant... Il est clair que je ne donne pas aux roms, pas de discrimination de ma part de ce côté là, juste de mauvaises expériences qui m'ont rendu plus méfiante...
Après je ne me vois pas soumettre les gens qui font la manche dans la rue à un questionnaire pour savoir si ils ont un toit ou non, si ils ont vraiment besoin ou non...
Je me dis que c'est déjà bien assez dégradant pour une personne, de s'assoir à même le sol froid pour tendre la main ou un gobelet... En général quand je m'adresse à eux, je me met déjà à leur hauteur, je m'agenouille et je ne donne jamais dans le gobelet... trop froid, trop deshumanisé ce gobelet... Je préfère donner en main propre.
Il y a déjà pour ces personnes fort peu de contacts sociaux, que leur jeter une pièce comme ça, ne serait ni respectueux, ni décent...

Limë j'aime ton histoire, ca parait banal une baguette mais ca rejoint mon idée de goutte dans l'océan et je pense que cette dame gardera au fond du coeur le souvenir de vos regards qui se sont croisés, de cet échange avec toi...

Après c'est clair que les centres ne sont pas des lieux hautement sécurisés, peu d'entres eux ont des casiers qui ferment avec un cadenas et peu d'entres eux gardent les personnes nécessiteuses plus de 48h... il faut de la place pour tout le monde, et puis il faut faire face aux regards, oser dire qu'on est dans le besoin... pas facile non ?
Donc entre les vols, et la fierté qu'ils leurs restent les centres ne sont pas forcément toujours choisis, bien que clairement ils soient déjà débordés au niveau des demandes.
Je sais que beaucoup de gens font la queue par exemple aux restos du coeur, aux bus de la soupe ou aux petits supermarchés, mais en approchant les portes ils font demi tour... trop dur de demander de l'aide...